Black Snake Moan

Black Snake Moan
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Black Snake Moan
États-Unis, 2007
De Craig Brewer
Scénario : Craig Brewer
Avec : Samuel L. Jackson, Christina Ricci, Justin Timberlake
Durée : 1h56
Sortie : 30/05/2007
Note FilmDeCulte : ***---

Un matin, Lazarus découvre aux abords de sa ferme le corps à demi nu d'une fille couverte d'ecchymoses et laissée pour morte au milieu de la route. C'est Rae, que chacun connaît dans cette petite ville, et dont la plupart des hommes du coin ont profité. Il va se mettre en tête de la guérir.

PASCAL LE GRAND FRERE

Après la découverte Hustle & Flow il y a deux ans, le jeune Craig Brewer revient avec un film où le blues remplace le rap mais où les deux univers musicaux partagent un même sud de l’Amérique, ce Tennessee moite et suintant dont est originaire l’auteur. Une fois de plus, le style de Brewer confère aux images une qualité poisseuse, d’autant plus adéquate ici que l’un des sujets du film est cette "maladie" à guérir et dont est atteinte Christina Ricci dans le film, à savoir la nymphomanie. Sans jamais tomber dans le piège de la vulgarité choc, le réalisateur appelle une chatte une chatte et peint le portrait de plusieurs fous de l’Amérique profonde. Qu’il s’agisse de la white trash délurée ou du fou de Dieu en passant par le soldat en proie aux crises d’anxiété paralysantes, les personnages de Black Snake Moan souffrent et cherchent chez l’autre l’équilibre remède qui viendra les sauver. Résumée ainsi, la thématique générale du film semble bien conventionnelle et c’est justement le principal problème de l’œuvre qui, après un bon départ, se confond dans un scénario au rythme et au développement boîteux. Heureusement, le film parvient à éviter de se poser en juge et fait également preuve de beaucoup d’humour dans le traitement de son sujet. Par ailleurs, la mise en scène recèle de nombreux instants d’audace (l’usage habile du ralenti, l’utilisation d’images d’archives pour ouvrir le film, l’emphase d’une scène où chanson de blues et orage se mêlent, etc.) que l’on n'attend plus forcément du cinéma indépendant, aujourd’hui lui aussi enfoncé dans ses clichés. De plus, même si ses principaux protagonistes ne sont pas aussi charismatiques et attachants que le mac de Hustle & Flow, ils sont servis par deux acteurs en grande forme, brillants de bout en bout.

par Robert Hospyan

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