Biutiful

Biutiful
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Biutiful
Mexique, 2010
De Alejandro Gonzalez Inarritu
Scénario : Alejandro Gonzalez Inarritu
Avec : Javier Bardem
Durée : 2h12
Sortie : 20/10/2010
Note FilmDeCulte : ****--
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C’est l’histoire d’un homme en chute libre. Sensible aux esprits, Uxbal, père de deux enfants, sent que la mort rôde. Confronté à un quotidien corrompu et à un destin contraire, il se bat pour pardonner, pour aimer, pour toujours…

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Dancer in the Dark

Tout commence et tout finit par une vision. Hébété, Uxbal marche dans la neige et n'a plus de prise sur rien. Tout Biutiful est résumé par ces deux séquences, parmi les plus belles du film. Le quatrième long métrage d'Alejandro Gonzalez Inarritu (Amours chiennes, 21 Grammes, Babel) est imparfait, abrupt, traversé par des fulgurances et des lourdeurs, sublimement mis en scène par l'un des plus grands plasticiens du cinéma contemporain. Le cinéaste dédie son Biutiful à son père et s'il déplace ses obsessions dans la ville de Barcelone, on retrouve les grands thèmes de l'auteur : l'impossible rédemption, la mondialisation des affects et des intérêts économiques, les petits jeux du hasard, même si la narration est beaucoup moins complexe que dans ces précédents longs métrages. Père de famille aimant qui vit de petits trafics, Uxbal a le pouvoir de communiquer avec les fantômes, mais pas de trouver la paix avec lui-même, comme s'il devait toujours lutter contre des vents contraires dans sa lente marche vers une mort promise et certaine. Il y a quelque chose de formidablement beau dans la composition de Javier Bardem, qui se décompose physiquement au fil du métrage - il est atteint d'un cancer en phase terminale - mais qui cherche à tout prix un sens moral à sa vie. La caméra toujours aussi inspirée d’Inarritu ne lâchera jamais les semelles de ce Don Quichotte du désespoir, qui a toujours vécu de petits compromis avec la vie et qui cherche à faire le bien, l'approche de la mort venue. Le meilleur du film tient dans la description d'une mondialisation souterraine qui fait transiter Chinois et Africains dans le même entrepôt et dans le portrait en creux d'un Barcelone très loin de son image d'Epinal touristique. Dommage que le trait familial soit aussi forcé - le personnage de la mère de famille est horripilant - et qu'Inarritu multiplie les séquences qui font sens au détriment d'une vraie émotion.

par Yannick Vély

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