Festival de Gérardmer: Big Ass Spider
Une araignée géante s'échappe d'un laboratoire militaire et saccage la ville de Los Angeles. Après l’échec des forces militaires, c'est une équipe de scientifiques et un exterminateur redoutable qui vont tout faire pour tuer la créature avant que la ville ne soit détruite par elle...
UNE ARAIGNÉE AU PLAFOND
Bonnes sœurs zombies en folie dans Le Couvent, araignée disproportionnée ici... Les films de Mike Mendez possèdent des pitchs dignes de série Z et pourtant ce ne sont jamais des nanars. Nul besoin de les regarder avec condescendance. Tout comme Le Couvent, Big Ass Spider est avant tout une comédie (et une comédie solide), bien plus qu'une parodie. Mendez maîtrise comme peu les variations entre premier et second degré et contrairement à trop de comédies d'horreur cheap, l'humour de Big Ass Spider ne se transforme jamais en cynisme. Ce n'est pas la moindre générosité d'un film qui n'est avare ni en plans d'araignée dodue ni en gags extérieurs, tel le fantastique sidekick mexicain du protagoniste, sans jamais se contredire pour autant. Car la meilleure surprise du long métrage, c'est tout simplement qu'il n'y a aucune paresse à signaler dans l'écriture, mais au contraire une jubilation contagieuse à créer des personnages qui ne soient pas que des fantômes de notes d'intention, servis pas un casting qui y croit (alors pourquoi pas nous?). Si seulement tous les téléfilms flemmards à base de serpents, requins ou autre animaux en CGI pouvaient être faits avec autant de soin et d'amour, la face des DTV et de nos soirées TNT s'en retrouverait changée. L'araignée de Mike Mendez ne ressemble certes pas à une vraie araignée de chez nous, mais le soin visuellement apporté est déjà nettement supérieur à bien des concurrents (coucou les squales hologrammes de Sharknado). Rien ne vient ici traduire un manque de moyen ou de générosité.
Avec autant d'outrance en poche, cette chasse à l'araignée aurait pu être encore plus folle. Les mises a morts cruelles ou grotesques auraient pu être plus nombreuses, à l'image de ces joueuses de beach volley court vêtues, transformées le temps d'une scène d'attaque en volailles affolées dans un poulailler en feu, où iĺ pleut littéralement des cadavres sur les nappes de pique-nique. Plutôt que de viser le body count à tout prix, le matraquage de scène d'action, Mendez préfère assurer l'équilibre de son récit bref mais qui jamais ne s'essouffle, témoignant d'un sérieux inattendu dans sa manière d´aborder une comédie aussi dingue. Une façon de prendre au sérieux les divertissements les plus improbables et jubilatoires. On en redemande!