La Beuze
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France, 2003
De François Desagnat, Thomas Sorriaux
Scénario : Juliette Arnaud, François Desagnat, Thomas Sorriaux, Philippe de Chauveron
Avec : Lionel Abelanski, Frédérique Bel, Valérie Benguigui, Vincent Desagnat, Alex Descas, Zoé Felix, Jean-François Gallotte, Ginette Garcin, Kad Merad, Michaël Youn
Photo : Vincent Mathias
Musique : Alexandre Azaria
Durée : 1h30
Sortie : 05/02/2003
Quand Alphonse Brown sort de la prison du Havre au bout d'un an, il retrouve son ami d'enfance Scotch, accro aux joints. Mais, décidé à se ranger, Alphonse décide de monter à Paris pour se lancer dans la chanson, comme son père, James. Or, sur le chemin, ils trouvent une énorme caisse d'herbe...
On connaissait Michael Youn trublion télévisuel, depuis ses sketches complètement barrés du Morning Live, puis star de la chanson, en explosant les ventes de singles avec le tube Stach, stach et son groupe les Bratisla Boys, le voici donc tout naturellement passé au grand écran. Lancé par une chanson rythmée à laquelle il est difficile d'échapper, le film promet rires et déconne sur fond de cool attitude. Mais construire un scénario sur du n'importe quoi n'est pas si aisé: Alphonse, petit orphelin blanc du Havre, fils de James Brown? Pourquoi pas. Celui-ci invente un style musical, à mi-chemin entre le funk et le rap, baptisé le "frunkp", et, vêtu de costumes que les années 70 n'auraient pas reniés, Alphonse s'attaque aux maisons de disques parisiennes. En vain. Etant tombé sur une pleine caisse d'herbe en lingots aux effets dévastateurs, il va finalement replonger et se charger avec son ami Scotch Bitman de revendre cette beuze aux étudiants, puis à des gens plus fortunés comme une vedette du rap. Parallèlement, Alphonse aura trouvé la femme de sa vie, qui n'est autre que la petite amie du caïd du Havre, lancé à ses trousses dans la capitale. Rajoutez encore un duo de flics des stups, un fils de nazi et une mamie cellophanée et tout cela finit par ressembler surtout à du gloubiboulga: plein de bonnes choses séparément, mais qui ensemble sont indigestes.
Le résultat est assez vain, le film pédale vite dans la semoule, malgré la sympathie en émanant. On ne doute à aucun moment des bons sentiments de l'équipe, mais limiter le nombre de scénaristes aurait déjà peut-être évité de partir dans trop de directions à la fois, tout cela pour n'aboutir nulle part ou presque. Et même si le public raffole toujours des caméos, facilités on s'en doute par la notoriété de Youn, ceux-ci ne servent pas à remplir les vides laissés par l'histoire et les gags trop rares. Ainsi, où sont passés les délires auxquels nous avaient habitués Michael Youn et son fidèle complice, depuis Fun Radio, Vincent Desagnat? Autant ils osaient tout sur M6, se lâchant sans problèmes, allant du dénudage de fesses aux jeux de mots grivois, autant ici ils se font plus gentils, timides, et finalement pas si drôles. Le film reposant complètement sur leurs épaules, il est clair que ce n'en est que plus décevant. On peut alors s'interroger de l'absence des deux principaux protagonistes à l'écriture. Youn était-il trop occupé à préparer son one-man show? Quoi qu'il en soit, s'il veut gagner maintenant ses galons de comique ciné, il va devoir s'atteler à la tâche et se risquer à reprendre sur grand écran les idées qui lui ont permis de devenir une star du petit.
