La Belle jeunesse

La Belle jeunesse
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Belle jeunesse (La)
Hermosa Juventud
Espagne, 2014
De Jaime Rosales
Scénario : Jaime Rosales
Durée : 1h43
Sortie : 10/12/2014
Note FilmDeCulte : ****--
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Confrontés à la crise économique, Natalia et Carlos, deux jeunes amoureux espagnols, décident de tourner un film pornographique pour gagner de l'argent.

EN AVANT JEUNESSE

"Le temps que tu perds maintenant, tu ne le récupèreras pas !". Une menace plane sur la belle jeunesse du nouveau film de l'Espagnol Jaime Rosales (La Soledad). Rosales dépeint l'horreur économique à laquelle la jeunesse espagnole est confrontée, qui peut bien distribuer ses CV par milliers sans trouver le moindre travail. Quelques euros grattés pour aller à un concert, une fête de la lose sur un parking: Rosales décrit le quotidien d'une famille plongée dans le marasme et qui se bat. Pas de mélodrame doloriste pour autant, pas de regard mielleux sur ses héros courageux non plus. La survie ici est un instinct et le film est plutôt porté par cette tension, par cet art de l'ellipse qui donne une dynamique au récit.

La Belle jeunesse reste relativement classique: à film social, sa caméra portée et son image granuleuse. En prise directe avec ceux qu'il filme, Rosales troque parfois l'image 16mm contre un écran de chat, un portfolio de photos envoyées sur le net. La vie s'écoule comme ça, et le réalisateur évite quelques artifices dramatiques en zappant les rebondissements spectaculaires et scènes d'hystérie. Le point de départ paraît scabreux (un jeune couple, pour se faire un peu de fric, accepte d'être filmé pour la réalisation d'un porno amateur). Il est traité avec une étonnante indifférence: les billets récoltés valent bien ça. Bille en tête, Natalia et Carlos ne peuvent pas abdiquer, s'imaginent ailleurs ("N'importe où c'est mieux qu'ici") et font même un bébé. La vie continue, mais dans quelles conditions ? Le fin elliptique et glaçante apporte une réponse pour le moins désenchantée.

par Nicolas Bardot

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