La Belle époque
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France, 2019
De Nicolas Bedos
Scénario : Nicolas Bedos
Avec : Fanny Ardant, Pierre Arditi, Daniel Auteuil, Guillaume Canet, Denis Podalydès, Doria Tillier
Photo : Nicolas Bolduc
Musique : Nicolas Bedos, Anne-Sophie Versnaeyen
Durée : 1h55
Sortie : 06/11/2019
Victor, un sexagénaire désabusé, voit sa vie bouleversée le jour où Antoine, un brillant entrepreneur, lui propose une attraction d’un genre nouveau : mélangeant artifices théâtraux et reconstitution historique, cette entreprise propose à ses clients de replonger dans l’époque de leur choix. Victor choisit alors de revivre la semaine la plus marquante de sa vie : celle où, 40 ans plus tôt, il rencontra le grand amour...
LA BOHÈME
Ceux qui avaient vu Monsieur & Madame Adelman s’en étaient surement rendu compte et l’avaient forcément noté dans un coin de leur tête mais avec ce premier film, Nicolas Bedos n’était pas venu s’offrir un caprice ni rajouter une corde à son arc via le simple fait de sa notoriété. Non, Monsieur & Madame Adelman avait clairement montré que si le bonhomme avait des volontés de cinéma, celles-ci étaient totalement légitime et que nous étions peut-être, et on dit bien peut-être, en train d’assister à la naissance d’un auteur en devenir. Mais ça, seul l’avenir nous le dirait car on connait la chanson des premiers films. Mais ça y est, l’avenir nous y sommes. Et force est de constater que ceux qui avaient mis une pièce sur le réalisateur en devenir ne vont pas tarder à s’enrichir. Parce qu’avec avec ce bien nommé La Belle époque, Bedos vient de réitérer l’exploit, de transformer l’essai avec brio et avec un talent indéniable. Véritable fable romanesque à la mécanique dramatique très maitrisée, La Belle époque jouit d’une sensibilité à toute épreuve. En effet, on sent immédiatement que son réalisateur a aimé écrire son histoire, ces rôles, son intrigue en y mettant beaucoup d’âme, de cœur, d’humour caustique et qu’il nous invite le plus sincèrement possible à ce voyage dans un passé drôle et émouvant, à cette ballade nostalgique en territoire tendre et poétique. Mieux il nous propose même de le partager l’aventure. Car oui, avec La Belle époque Bedos ne met pas qu’en scène des personnages fictifs mais il réussit à nous impliquer aux côtés de Daniel Auteuil, Fanny Ardant, Doria Tillier et Guillaume Canet (tous épatant de justesse) pour mieux nous embarquer dans son histoire et surtout pour mieux nous faire partager ses moments et s’amuser avec la théâtralité de la vie. Sur un pitch simple et presque déjà-vu (grosso modo la reconquête d’un amour par un retour dans le passé) Bedos transcende donc son histoire avec un réel panache, même si on emmétra cependant quelques réserves sur le personnage de Guillaume Canet dont l’évolution semble plus bancale. Pas grave, la maitrise du reste de l’affaire suffit d’emballer l’audience et le film de dépasser clairement la catégorisation parfois simpliste de feel good movie. Et devant un tel résultat on en peut donc qu’espérer le meilleur pour le troisième volet d’OSS 117 dont Bedos vient de récupérer les rênes.
