Les Beaux Gosses
France, 2009
Scénario : Riad Sattouf, Marc Syrigas
Avec : Vincent Lacoste, Anthony Sonigo, Alice Trémolière
Photo : Dominique Colin
Musique : Laurent Benaïm
Durée : 1h30
Sortie : 10/06/2009
Hervé est un ado moyen. Débordé par ses pulsions, ingrat physiquement et moyennement malin, il vit seul avec sa mère. Sortir avec une fille, voilà qui mobilise toute sa pensée. Hélas, dans ce domaine, il accumule râteau sur râteau. Un jour, sans très bien comprendre comment, il se retrouve dans la situation de plaire à Aurore...
RETOUR AU COLLEGE
Plusieurs auteurs de bande-dessinée se sont essayés à la réalisation mais le passage de la planche à l'écran ne se fait pas toujours sans heurt. Enki Bilal peut en témoigner. Difficile de transposer son univers si personnel au cinéma et pourtant, c'est justement ce pari que remporte Riad Sattouf, connu notamment pour avoir créé le personnage de Pascal Brutal, avec ce premier long métrage, Les Beaux Gosses. Le projet était des plus prometteurs : proposer l'équivalent des teen movies américains tout en gardant une certaine identité hexagonale. Depuis Sexy Boys, on sait à quel point il est inutile d'essayer de copier nos compères d'outre-Atlantique. On est tenté de citer le récent successeur d'American Pie, Supergrave, à l'issue de la projection du film de Sattouf, non seulement parce qu'il prend comme protagonistes deux losers en quête d'amour (du moins de filles) mais également parce qu'il sait se faire juste et touchant en plus d'être drôle. Cependant, l'ouvrage, plus réaliste et plus "cash", s'impose comme son propre animal et non une resucée des réussites US. En effet, Sattouf signe une œuvre renvoyant directement à ses BD. Tout l'univers de l'auteur y est, de la Bretagne mise à mal (comme dans Pascal Brutal) au casting de gueules ingrates identiques à ses dessins (Retour au collège) en passant par une véritable habileté dans le découpage de scènes du quotidien (La Vie secrète des jeunes) et la thématique générale (partagée avec Les Aventures de Jérémie). Entourés de vétérans en grande forme (Noémie Lvovsky excelle en mère étouffante), les trois acteurs principaux servent à merveille leurs personnages tout droit sortis de nos souvenirs de bahut. Avec quelques gags et répliques déjà cultes, on souhaite un bel avenir à ces Beaux Gosses ainsi qu'à la carrière cinématographique de Riad Sattouf.