Etrange Festival: Baskin

Etrange Festival: Baskin
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Baskin
Turquie, 2015
De Can Evrenol
Scénario : Can Evrenol
Durée : 1h36
Note FilmDeCulte : ------
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Durant une ronde nocturne dans la banlieue d’Istanbul, cinq policiers se retrouvent pris au piège dans les décombres d’un vieux bâtiment en ruine et vont devoir affronter une secte menée par un inquiétant gourou...

LE BÊTE IMMONDE

Lors de la vidéo de présentation par le réalisateur lui-même diffusée avant la séance de Baskin, on apprend que son jeune auteur, le Turc Can Evrenol, est notamment fan des films d'horreur français réalisés ces 15 dernières années. Cela se voit, mais malheureusement pour le pire dans cette première réalisation placée sous le signe de la complaisance débiloïde. Après un joli prologue coloré, Baskin nous présente ses héros, quelques policiers qui font des blagues sur les trans, se pincent le nez quand on parle sodomie et font des dessins de bites sur les vitres de leur fourgon - bref, pas des lumières. On se rend compte assez vite (ou plutôt, assez lentement, car le slowburner annoncé - péniblement étiré d'un court métrage - est d'abord d'un ennui mortel) que Baskin, comme certains des pires exemples français du genre, ressemblera avant tout à un pauvre affrontement de beaufs et de foufous. Sans rien raconter de plus.

Car dans ce déferlement d'horreur et de tortures, on n'est ni dans Massacre à la tronçonneuse, ni dans Hostel, ni même dans Martyrs: il n'y a pas de point de vue ni quoi que ce soit à dire. Des beaufs parlottent, tombent sur une baraque mal fréquentée, tortures et point barre. La descente aux enfers annoncée par le présentateur lors de la projection à l’Étrange Festival est surtout une descentes aux enfers de la bêtise, avec cette horreur de la surenchère qui ne semble rien comprendre au genre. Ça n'est même pas du gore rigolard, on est ici très sérieux dans la badasserie. Plus qu'aux exemples français, on pense surtout à l'imbécilité homérique du remake de Evil Dead pour qui faire de l'horreur radicale, c'est avoir un personnage qui vomit dans la bouche d'un autre. C'est voir un réalisateur se rouler dans sa propre fange, faire gruink à la caméra en pensant que c'est comme ça qu'on atteint l'horreur, la vraie. Le dénouement sans queue ni tête ainsi que les dernières secondes dignes d'un court métrage d'étudiant en mal de vivre enfoncent les derniers clous : pour un bon film d'horreur, plus que la surenchère débilisante (mention spéciale à une scène de sodomie - décidément - flirtant avec le nanar), mieux vaut un bon metteur en scène et un bon scénario.

par Nicolas Bardot

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