Marais Film Festival: Bare
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États-Unis, 2015
De Natalia Leite
Scénario : Natalia Leite
Avec : Dianna Agron, Paz De la Huerta
Photo : Tobias Datum
Durée : 1h28
Sarah, une jeune femme lisse un peu paumée, s’ennuie entre son mari et son boulot de caissière. Jusqu’à ce qu’elle rencontre Robyn, une fille borderline qui lui fait découvrir la drogue, le strip-tease et la liberté.
LA VÉRITÉ NUE
Pas besoin d'être grand clerc pour s'apercevoir que Sarah (interprétée par Dianna Agron, vue dans la série Glee ou le musical Burlesque) étouffe dans Bare, récit d'apprentissage cabossé réalisé par Natalia Leite. Ce premier long métrage se déroule au creux d'une Amérique white trash coupée - oubliée ? - du reste du monde. A peine sorties de l'adolescence, les copines de Sarah n'envisagent que la grossesse. Sarah semble voir un peu plus loin, mais qu'est-ce qui la pousse ?
C'est la trajectoire que Leite raconte : son héroïne découvre l'univers du strip - mais sa mise à nu dans Bare ne concerne pas que la barre de pole dance. Bare dépeint un déterminisme social, une peur qui exclut la possibilité d'une sexualité alternative. On n'y accède que dans un état second : les scènes de lesbianisme dans Bare tenant du trip onirique. C'est la principale qualité du long métrage, qui plonge le récit dur dans une atmosphère planante : tempo hypnotique, lumière mélancolique et acidulée, caméra mobile. L'antagonisme des deux personnages principaux (la poupée de porcelaine et l'épave chancelante) est assez efficace, et il y a ici à l'oeuvre un art de la contemplation qui fait plutôt mouche. Ce premier essai manque certes d'une personnalité plus affirmée, mais sa réussite est réelle et délicate.
