Barbara
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Allemagne, 2012
De Christian Petzold
Scénario : Christian Petzold
Avec : Nina Hoss
Photo : Hans Fromm
Musique : Stefan Will
Durée : 1h45
Sortie : 02/05/2012
Été 1980. Barbara est chirurgien-pédiatre dans un hôpital de Berlin-Est. Soupçonnée de vouloir passer à l'Ouest, elle est mutée par les autorités dans une clinique de province, au milieu de nulle part. Tandis que son amant Jörg, qui vit à l'Ouest, prépare son évasion, Barbara est troublée par l'attention que lui porte André, le médecin-chef de l'hôpital. La confiance professionnelle qu'il lui accorde, ses attentions, son sourire... Est-il amoureux d'elle ? Est-il chargé de l'espionner ?
PAS UNE FEMME BARBARA GOURDE
Barbara était annoncé comme l'un des prétendants sérieux à l'Ours d'or lors de la dernière Berlinale. Il est finalement reparti avec un bel accessit (prix de la mise en scène) comme quelques uns de ses compatriotes ces dernières années, qui ont frôlé la récompense suprême sans pouvoir se la mettre dans la poche (Ulrich Köhler, prix de la mise en scène pour La Maladie du sommeil, malheureusement inédit en France, ou Maren Ade, Grand Prix pour Everyone Else). Si l'Ours n'aurait pas été de trop pour les deux derniers films cités, Barbara est peut-être un peu plus classique, un peu moins excitant, et surtout un peu moins mystérieux que les précédents longs métrages du cinéaste. De mystère, son héroïne déracinée n'en manque pas, mais le scénario parfois plus terre à terre affaiblit la seconde partie du film. Cette réserve mise à part, Barbara reste une réussite. Le sens très allemand de l'économie installe une tension dans la première partie du long métrage, qui suit cette Barbara à vélo dans des décors bucoliques mais comme balayés par une tempête qui gronde en Allemagne de l'est. Plus curieux: Yella évoquait déjà un dérivé du Carnival of Souls, film culte de Herk Harvey. Barbara, bien que très éloigné en apparence, joue une partition dont les échos sont parfois troublants: une héroïne fantomatique, éjectée en pleine campagne, vivant dans une sorte de pension/hôtel, cette sensation d'être constamment observée, et un piano dans le salon à la place de l'orgue. Nina Hoss, actrice fétiche du cinéaste, est pour beaucoup dans l'intérêt qu'on porte à cette Barbara, grâce à son interprétation nuancée d'un personnage complexe.
