Bangkok Dangerous

Bangkok Dangerous
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Bangkok Dangerous
Thaïlande, 1999
De Danny Pang, Oxide Pang
Scénario : Danny Pang, Oxide Pang
Avec : Pisek Intrakanchit, Pawaut Mongkolpisit, Premsinee Ratanasopha, Patharawarin Timkul
Durée : 1h48
Sortie : 16/07/2003
Note FilmDeCulte : *-----

Muet de naissance, Kong gagne sa vie en exécutant des contrats pour la mafia locale. Il tombe amoureux d'une jeune femme et décide de changer de vie. Le viol d'une amie l'obligera à reprendre les armes.

LA CONCUBINE DE L'HEMOGLOBINE

On attendait avec une certaine impatience la sortie d'un film des frères Pang sur les écrans français. Les deux jumeaux hong-kongais exilés en Thaïlande étaient précédés d'une rumeur flatteuse de petits génies de l'image. Sans nul doute la raison pour laquelle Luc Besson via sa société Europa a décidé de distribuer deux long métrages de la fratrie: le film noir Bangkok Dangerous (le 16 juillet) et l'horrifique The Eye (le 6 septembre). La vision du premier film distribué confirme le talent visuel des frères Pang. Tous deux maîtrisent parfaitement la grammaire du cinéma d'action et apportent un soin particulier au montage. Ils signent d’ailleurs quelques séquences virtuoses: un combat de boxe très graphique servant de point de départ à l'une des multiples intrigues de Bangkok Dangerous. Les deux frères viennent du milieu du clip et de la publicité; tout le film s’en ressent, comme en témoigne l’utilisation récurrente des derniers effets visuels à la mode.

LA CONFUSION DES GENRES

En revanche, les metteurs en scène se montrent incapables de développer une histoire solide et alignent les temps forts pour masquer la vacuité de l'entreprise. Viol, meurtres sordides et crises d'hystérie se succèdent sans lien apparent - souvent avec une complaisance suspecte. Sous influences diverses et mal digérées – John Woo pour l'immersion dans la mafia et l'amitié entre le sourd muet et le tueur, Wong Kar-Waï pour la voix off intimiste -, le scénario s'éparpille dans des micro intrigues qui renforcent l'impression d'un pot-pourri je-m'en-foutiste. La comédie sentimentale à l'eau de rose entre l'handicapé et la jolie pharmacienne rencontre ainsi une vendetta personnelle et une chasse à l'homme. Curieusement, Bangkok Dangerous porte les défauts d'une production Besson standard: psychologie bas de plafond, morale douteuse, musique assommante et schématisme facile. L'opposition entre la beauté naïve de l'amour et la violence exacerbée du monde mafieux rappelle tantôt Nikita, tantôt Léon, deux films du cinéaste français.

par Yannick Vély

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