Bad Teacher
États-Unis, 2011
De Jake Kasdan
Scénario : Lee Eisenberg, Gene Stupnitsky
Avec : Cameron Diaz, Lucy Punch, Jason Segel, Justin Timberlake
Photo : Alar Kivilo
Musique : Michael Andrews
Durée : 1h32
Sortie : 27/07/2011
Elizabeth Halsey n’est vraiment pas faite pour enseigner. Elle n’a rien à faire des enfants, elle parle mal, elle boit, fume n’importe quoi et ne pense qu’à une chose : se marier pour quitter son job d’enseignante au collège. Lorsque son fiancé la plaque, elle se met en tête d’épouser un jeune prof remplaçant aussi séduisant que riche… Mais Elizabeth a une rivale, la très volontaire Amy, une excellente enseignante. Le prof de gym qui lui fait des avances super lourdes ne simplifie pas les choses non plus. Les plans tordus d’Elizabeth et leurs délirantes conséquences vont secouer ses élèves et ses confrères, mais c’est surtout elle qui n’en sortira pas indemne…
MAÎTRESSE OH MA MAÎTRESSE
Le succès de Bad Teacher outre-Atlantique (environ 100 millions de dollars en fin de carrière pour un budget de 20 millions), après le triomphe de Mes meilleures amies, a d'un coup féminisé les canons de la comédie américaine, et plus particulièrement la comédie vulgos et pieds dans le plat généralement réservée aux clowns mâles. La comparaison entre les deux longs métrages s’arrête là (malgré le caméo de Feig, réal de Mes meilleures amies, dans ce Bad Teacher). Car si Mes meilleures amies incarne la pointe de la comédie US moderne, Bad Teacher ressort finalement des ficelles cash que Diaz a déjà utilisées dans des films comme Allumeuses ou, dans un registre plus cartonnesque, le diptyque Charlie’s Angels. Ce qui ne constitue pas un défaut (Charlie’s Angels, et surtout sa suite, font partie du haut du panier de la carrière comique de Diaz), mais on n’en dira pas autant du ton général désormais un peu daté d’un film qui fait parfois penser à une formule toute prête pour la fête du cinéma… il y a 10 ans. Les comédies humaines de Judd Apatow et cie (Apatow avec qui Jake Kasdan, réal de Bad Teacher, a pourtant collaboré) sont depuis passées par là.
Bad Teacher, entre quelques gags parfois lamentables, marche pourtant durant une bonne moitié, grâce à son (gentil) mauvais esprit, sa caricature à fond les ballons, son timing honnêtement géré, la bande son de Michael Andrews, et surtout grâce à l’abattage de Cameron Diaz qui confirme, malgré quelques récentes déconvenues au box-office et un âge où certains aimeraient déjà la mettre à la poubelle, qu’il faut encore compter sur elle. Dommage que le film multiplie les pistes pour finir le cul par terre tout comme il multiplie les numéros de seconds rôles pour rien (Lucy Punch en rivale de plus en plus guignol, Justin Timberlake dans un rôle pas écrit et à peine joué, Jason Segel en équivalent masculin et désespérément flasque de la potiche amoureuse) alors que ce Bad Teacher, qui ne peut compter ni sur une écriture très profonde, ni sur un as de la mise en scène, ne devrait être qu’un Diaz show. Ce qu’il n’est qu’à moitié. Bad Teacher se laisse regarder mais pour toujours et encore longtemps, Esprits rebelles, que Diaz diffuse à ses élèves, conserve la couronne de meilleure comédie existante consacrée au corps enseignant.