Bad Boys II
États-Unis, 2003
De Michael Bay
Scénario : Ron Shelton, Jerry Stahl
Avec : Martin Lawrence, Jordi Mollà, Joe Pantoliano, Will Smith, Peter Stormare, Gabrielle Union
Durée : 2h27
Sortie : 15/10/2003
Mike Lowrey et Marcus Bennett, agents de la Brigade des Stups, enquêtent sur le trafic d’ecstasy à Miami. Leur piste les mène vers un caïd de la drogue dont les aspirations ont abouti à une guerre secrète.
BAD BAY ?
En acceptant de tourner cette suite à son premier long métrage, Michael Bay choisit de s'éloigner des aspirations sérieuses d'un Pearl Harbor, inapproprié à son style. Une fois évacuées les prétentions de ce précédent film, le cinéaste a le champ libre pour offrir un blockbuster décomplexé, où pullulent cascades, explosions et autres poursuites démesurées. Cependant, ce nouvel opus souffre d'un mal commun à de nombreux projets récents: la mauvaise gestion de sa durée. Ainsi, c'est sur un éprouvant total de 147 minutes que s'étale l'action débridée de Bad Boys II, et il apparaît indéniable qu'une bonne demi-heure aurait pu être tranchée, de manière à rendre l'ensemble plus fluide et plus compact. Pourtant, le divertissement est au rendez-vous. Dénué de véritable enjeu dramatique, le récit sert d'épine dorsale à un film où le principal objectif semble être de tout détruire sur son passage. En cela, la première partie du métrage se révèle assez laborieuse: les poursuites manquent de tension et l'humour n'est pas encore au point. On était en droit d'espérer un actionner dynamique, et l'on constate avec surprise que l'époque des poursuites survoltées à travers San Francisco paraît révolue. L'auteur impose sa signature mais se contente du strict minimum, à l'exception d'une ou deux scènes où quelques idées, quelques plans émergent...
BOYS JUST WANNA HAVE FUN
Heureusement, la seconde moitié du film lui permet de se relâcher complètement. On pénètre alors dans une espèce de chaos, où tout et n'importe quoi s'enchaîne: quiproquos humoristiques dignes d’une sitcom, course-poursuite pimentée d'une chute de cadavres, séquence d'autopsie amatrice... Le film ne se prend plus au sérieux et, de façon assez surprenante, c'est l'humour qui s'avère justement être l'élément le plus réussi. L'alchimie entre les deux acteurs fonctionne plutôt bien et les diverses blagues font mouche. En outre, Bay ramène l'action brute sur le devant de la scène avec un climax carré, dépourvu de tergiversations inutiles ou de comédie superflue. L'espace d'un instant, on se croirait dans The Rock, mais l'on n'en atteint jamais le niveau. Force est de constater que l'on est plus proche du premier Bad Boys que du second film du cinéaste, plus maîtrisé. Le talent du réalisateur, qui repose dans cette capacité à magnifier les personnages et les décors, créant une emphase avec l'action, est trop rarement au rendez-vous. On préfèrera même le bancal Armageddon, autrement plus efficace. Néanmoins, le film s'achève sur une note plutôt positive et constitue un entertainment satisfaisant. Maintenant qu'il s'est détendu, espérons que Michael Bay reprenne du poil de la bête, comme il se doit.