Babycall
Norvège, 2011
De Pål Sletaune
Scénario : Pål Sletaune
Avec : Noomi Rapace
Photo : John Andreas Andersen
Musique : Fernando Velazquez
Durée : 1h36
Sortie : 02/05/2012
Afin d’échapper à la violence du père de son fils âgé de 8 ans, Anna s'enfuit avec Anders pour s’installer en secret dans un grand immeuble résidentiel. Terrifiée à l'idée que son ex-mari ne les retrouve, Anna achète un babycall pour s'assurer qu'Anders soit en sécurité pendant son sommeil. Mais des bruits inquiétants semblent provenir d'un autre appartement : grâce au babycall, Anna entend même ce qu'elle croît être le meurtre d'un enfant. De son coté, Anders se prend d'amitié pour un mystérieux garçon aux cheveux noirs qui va et vient comme bon lui semble. Celui-ci aurait-il un lien quelconque avec les bruits entendus ? Pourquoi y a-t-il du sang sur un dessin d'Anders ? Sont-ils tous en danger ?
ALLO MAMAN, ICI BÉBÉ
Révélé au Festival de Cannes 1997 en remportant le Grand Prix à la Semaine de la Critique pour Junk Mail, son premier long métrage, le Norvégien Pål Sletaune signe avec Babycall, non pas un hommage à la permanentée Alisha, mais un film de maman en panique, sous-genre de fantastique psychologique fait de paranoïa et de perte de contact avec la réalité. Sletaune installe d'abord minutieusement son atmosphère de drame réaliste, tendance morne et terne: une mère et son fils dans l'appart le plus triste de la Terre, situé dans un immeuble aussi glauque qu'une prison à l'abandon, entouré de parkings et de supermarchés - riante Norvège. Ce décor est un lieu propice à l'irruption intrigante du fantastique, ici par le biais d'un babyphone (ou épie-poupon), captant des cris d'enfant venus d'on ne sait où.
L'héroïne voit-elle ce qu'elle voit? Ce qu'elle entend est-il réel? Est-ce qu'au fond, maman a tort? Les questions alors posées par Babycall sont classiques mais la mise en scène de Sletaune est solide, et son écriture rigoureuse, le tout aidé par la performance habitée de Noomi Rapace (elle-même rehaussée par sa performance capillaire). Babycall parvient à nouer de façon poignante le poids du fait divers à son expression fantastique, même si l'épilogue aurait largement pu se passer de moments explicatifs et laisser planer un triste mystère dans lequel le film se montre assez à l'aise.