Black Movie Festival: Baby Bump
Le jeune Mickey House a bien du mal à comprendre les métamorphoses qui s’opèrent en lui. Ses oreilles grandissent, il ressent des sensations nouvelles, ne voit plus sa mère et son entourage de la même façon et la réalité se trouble de plus en plus.
BÉBÉ PART EN VADROUILLE
Vous aurez du mal à trouver plus fou que les premières minutes de Baby Bump cette année. A vrai dire, ne vous contentez pas des premières minutes : ce challenge s'applique au film entier qui ne ressemble à rien de connu. Baby Bump fait le récit d'apprentissage comme aucun autre d'un garçonnet particulièrement perturbé. Derrière le rose bébé : l'abus sexuel, l'angoisse et le cauchemar. Le jeune réalisateur polonais Kuba Czekaj signe un premier film qui n'a peur de rien, faisant le choix de représenter le gigantesque bordel qui règne dans la tête de son jeune héros... comme un gigantesque bordel à l'image.
Le résultat est une plongée surréaliste complètement dingue, (dé)structuré à la façon d'un cadavre exquis bien arrosé. Le montage aventureux et risque-tout marche par associations sonores ou visuelles, souvent en rupture – et on peut s'y perdre. Mais il y a une certaine ivresse aussi devant cet ovni qui ailleurs pourrait être un drame réaliste tout à fait glauque. L'anxiété du protagoniste, sa gestion des traumatismes, son apprentissage du corps deviennent l'objet d'une expérience viscérale particulièrement gonflée. On gardera un œil sur ce nouveau talent-là.