Azur et Asmar
France, 2006
De Michel Ocelot
Scénario : Michel Ocelot
Avec : Hiam Abbass, Fatma Ben Khell, Karim M'Riba, Rayan Mahjoub, Cyril Mourali, Patrick Timsit
Durée : 1h39
Sortie : 25/10/2006
Azur et Asmar sont inséparables. L’un est blond comme l’autre est brun, l’un est fils de châtelain tandis que l’autre est l’enfant de la nourrice qui élève les deux jeunes garçons comme des frères. Pourtant, un jour, Azur et Asmar sont brutalement séparés.
LES FRERES MISERE
On était resté, avec Michel Ocelot, sur le joli souvenir de Kirikou et les bêtes sauvages; la banqueroute d’Azur et Asmar n’en est que plus grande. La première évidence réside en une horreur visuelle assez improbable. Les décors en 2D rappellent parfois les réussites passées d’Ocelot sous influence Douanier Rousseau, mais l’animation des personnages, immonde, se classe plutôt du côté de récentes catastrophes du genre à l’image de La Forêt enchantée. Désincarné, glacial et totalement dépassé dans l’exécution formelle, Azur et Asmar ne relève pas non plus le défi sur le plan narratif. Aux historiettes de Kirikou succède une fresque plus ambitieuse, mais le récit demeure besogneux, très maladroit dans ses ellipses, horriblement lourd dans ses dialogues, pilonnés par des comédiens à la diction caricaturale jusqu’au ridicule. Plombé en parpaing sur le gâteau par une mise en scène extrêmement statique, Azur et Asmar ne s’éveille qu’en se moulant dans les vieilles recettes du réalisateur, à l’image d’un plan ou deux en ombres chinoises, à la façon de Princes et princesses. Le reste, malgré la sincérité du propos, n’est que pénible naufrage.