Aventures de Porcinet (Les)
Piglet’s Big Movie
États-Unis, 2002
De Francis Glebas
Scénario : Brian Hohlfeld
Durée : 1h15
Sortie : 22/10/2003
Porcinet se sent rejeté par ses amis et n’a plus confiance en lui. Il décide de quitter la forêt des rêves bleus, mais Winnie et ses comparses vont partir à sa recherche.
PIGS JUST WANNA HAVE FUN
C’est bien connu: derrière ses aimables façades, la petite souris est perverse. Des prêtres bandants de La Petite sirène aux donzelles topless aux fenêtres de Bernard et Bianca, il colle à la rétine adulte et méfiante des fantômes étrangers aux purs yeux bleus des enfants ébahis. Les Aventures de Porcinet ne trompent personne: voici là l’odyssée d’une galerie de personnages aux goûts de chair lorgnant vers les écuries gay. Porcinet tout d’abord, projection d’homo honteux (peine-t-il déjà à parler) dont les atours roses des pieds à la tête ne laissent que peu de place au doute. A ses côtés, Bourriquet, homosexuel dépressif à la queue perdue et impuissante, qui, dans un élan passif de dévouement désespéré, passe son temps à présenter son divin postérieur près de la rivière - à qui en voudra bien. Petit Gourou, pour sa part, a tout du jeune mignon à déflorer, et sa mère n’est rien moins qu’une protectrice qui ne pense qu’à garder son éternel enfant dans sa poche: voici là le résultat.
L’OURS EST UN LOUP POUR LE COCHON
Reste encore à l’appel Coco Lapin, ou le reflet grandes oreilles folles du vieux travesti, Maître Hibou, professeur de jeunes pousses dans sa cabane en haut de l’arbre, Winnie qui n’a en tête que de s’enduire de miel pour satisfaire ses pulsions, ou encore Tigrou, le fantasme de la virilité "surmembrée" aux hormones – il peut d’ailleurs même rebondir dessus. Discours apaisant pour les sexualités perturbées: tout le monde finit dans les bras de chacun, et ce dans le meilleur des mondes. Disney, c’est finalement cet art de pouvoir parler de tout avec la plus pure des douceurs, présentant toute sa jolie troupe dans un graphisme de lait aux charmantes couleurs pastel. A des lieux de l’immondice d’un Livre de la jungle 2, Les Aventures de Porcinet est un divertissement à la naïveté confondante qui donne envie de tirer les joues de ses personnages en prononçant un babil incompréhensible. Le spectacle se regarde principalement un index posé sur le menton, les chansons de Carly Simon achèvent de jeter ses roses sur le landau, et le charme désuet agit généreusement, davantage encore lors d’une séquence dite "crayonnée" du plus bel effet. Que d’émotions.