Ava
France, 2017
De Léa Mysius
Scénario : Léa Mysius
Durée : 1h45
Sortie : 21/06/2017
Ava, 13 ans, est en vacances au bord de l'océan quand elle apprend qu'elle va perdre la vue plus vite que prévu. Sa mère décide de faire comme si de rien n’était pour passer le plus bel été de leur vie. Ava affronte le problème à sa manière. Elle vole un grand chien noir qui appartient à un jeune homme en fuite...
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Léa Mysius réalise avec Ava son premier long métrage mais ce n'est pas une totale inconnue puisqu'elle a participé récemment au scénario du dernier film d'Arnaud Desplechin, Les Fantômes d'Ismaël. Ava vient d'être dévoilé au Festival de Cannes, dans le cadre de la Semaine de la Critique, et raconte une histoire qu'on a d'abord l'impression d'avoir déjà vue (un récit d'apprentissage féminin et sensuel le temps d'un été) - sauf que sa jeune héroïne apprend très vite une nouvelle tragique : elle va perdre la vue. Autre surprise : ce n'est pas à proprement parler le sujet du film, mais plutôt un déclencheur.
Avec ses couleurs chaudes filmées en 35mm, Ava parvient à capter l'atmosphère particulière, bouillante, d'une station balnéaire écrasée par le soleil. L'atmosphère : c'est ce qu'il y a de plus saisissant dans ce premier film, ce ton singulier qui l'éloigne justement du déjà vu. Ava parvient à la fois à être très réaliste tout en prenant ses distances avec le réel (et sa meilleure séquence est d'ailleurs un cauchemar visuellement puissant). La réalisatrice n'a pas peur de l'image, et c'est une bonne nouvelle.
Sans trop en dévoiler de l'intrigue, le film effectue peu à peu un décrochage vers un autre récit - à nos yeux beaucoup moins convaincant. Sa fin ressemble plus à une absence de fin qu'à une fin ouverte. Malgré ces réserves, Ava reste un premier essai prometteur, porté par une héroïne sauvage qui a peur de n'avoir vu du monde que sa laideur.