Aurore

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Dans un royaume où la danse est interdite, la princesse Aurore ne cesse de danser, rendant son père fou de rage. De plus les caisses de royaume sont vides et le roi n'a qu'une solution, marier sa fille. Il décide alors d'organiser des bals pour qu'elle rencontre des jeunes princes du monde entier.

ENCOURAGEMENTS DU JURY

Il est dans l’industrie cinématographique des films qui regorgent de maladresses, de défauts, parfois même de lourdeurs, mais que l’on a envie d’encourager, de défendre tant leurs intentions sont louables. Des films imparfaits mais somme toute attachants. Le premier long métrage de fiction de Nils Tavernier illustre à merveille cette dualité. Le scénario bancal mêle deux intrigues inégales qui peinent à cohabiter. Troué de toutes parts, il ne rentre jamais dans les détails, laissant ainsi en suspens des pistes intéressantes et des dizaines de questions pourtant nécessaires à la progression du récit. Pourquoi la danse a-t-elle été bannie du Royaume? Les indices avancés autour de l’ancienne passion de la Reine pour cet art n’en disent jamais assez. Le tout s’habille d’une image nuageuse, poudrée, certainement destinée à rendre compte d’un univers féerique, mais qui au final donne à l’ensemble un aspect quelque peu cheap. Enfin, l’intégralité du cast se laisse aller à des interprétations fades, sans saveur, récitant leurs textes de façon monocorde. Le méchant n’est pas assez sournois, la princesse Aurore pas assez passionnée, les princes étrangers pas assez offusqués, la Reine pas assez nostalgique, le Roi pas assez autoritaire... A l'instar du scénario, leur jeu reste constamment en surface et n’aborde jamais les nuances.

On pourrait reconnaître dans ce film les maladresses d’un débutant qui s'est contenté, jusqu'à présent, de capter la danse et les danseurs pour des vidéodanses ou documentaires, dont l’excellent Tout près des étoiles. Une danse et des danseurs qui forment le cœur d’Aurore, à la fois éléments moteurs et salvateurs d’un film à l’enveloppe insipide. Comme dans ses autres réalisations, Nils Tavernier développe un amour incommensurable pour cet art et ses interprètes qu’il sait si bien mettre en valeur. Faisant appel à quatre chorégraphes différents (Carolyn Carlson pour les danses d’Aurore et Kader Belarbi, Yutaka Takei, Yann Bridar pour les trois bals), il apporte des idées fort intéressantes et riches de sens en ce qui concerne les mélanges stylistiques. Quand la brutalité du Buto rencontre la légèreté de la féerie classique. Avide d’apprendre de nouveaux pas, de nouvelles danses, refusant le carcan des traditions, la Princesse Aurore nourrit son vocabulaire classique de toutes les influences qui l’entoure, effaçant les limites que l’on trace souvent bien trop hâtivement entre les divers courants de danse. Pour la guider dans cette découverte, son peintre amoureux, Nicolas Le Riche, est parfait. C’est bien ici la danse qui importe, prenant le pas sur le médium filmique. Nils Tavernier a créé de toutes pièces un ballet féerique aux chorégraphies remarquables qui gagnerait à être transposé sur scène.

par Julie Anterrieu

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