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Odishon
Japon, 1999
De Takashi Miike
Avec : Renji Ishibashi, Ryo Ishibashi, Jun Kunimura, Tetsu Sawaki, Eihi Shiina
Durée : 1h55
Sortie : 06/03/2002
Après la mort de sa femme, Ayoama se retrouve seul avec son fils. Sept ans plus tard, celui-ci lui met en tête qu'il devrait se remarier. Il en parle à son ami, producteur télé, qui trouve le moyen le plus efficace (hum!) de rencontrer la nouvelle femme de sa vie: l'audition d'actrices pour un nouveau film. Histoire de joindre l'utile à l'agréable. Il y rencontre Asami,femme énigmatique, qui n'est pas tout à fait ce qu'elle paraît être.
Ce n'est pas tous les jours qu'un film d'horreur japonais arrive sur nos écrans (il est vrai qu'il a mis deux ans pour y arriver. Mais mieux vaut tard que jamais). Et donc, voilà déjà une bonne raison d'aller le voir. Mais il y a naturellement d'autres bonnes raisons. Le début et la majeure partie du film sont, au niveau du rythme et de la réalisation, ce qu'il y a de plus conventionnel et de plus asiatique. La vie quotidienne et solitaire d'Ayoama est décrite de manière simple et réaliste, ce qui implique certaines longueurs. Et il n'y a donc pas beaucoup d'horreur. Du moins jusqu'au dernier quart-d'heure du film. Mais à l'image de l'ami producteur, on n'est pas à l'aise quand Ayoama se retrouve en présence de cette jeune fille étrange, du nom d'Asami. Et ce malaise grandit au fur et à mesure que le film avance. Présenté comme un film d'horreur (d'ailleurs l'affiche est assez (trop!) explicite), on s'attend à quelque-chose. Mais loin des films d'horreur classiques, genre gore et/ou fantastique, c'est le basculement brusque et sévère de cette réalité pépère à cette cruauté physique et psychologique de la fin du film qui donne à ce dernier toute sa puissance (malsaine et quasi insupportable) et son originalité. Insupportable mais tout de même bien réalisé car en fait, souvent, on ne voit rien, presque tout est suggéré. Ce qu'on entend étant plus cruel que ce que l'on voit.
Car c'est l'horreur dans toute sa folie, dans toute sa souffrance, d'une cruauté calculatrice inouïe et incroyable qui vous attend au bout de la vision de ce film. La lenteur de la majeure partie de l'histoire est alors renversée et on se dit que ça a été encore trop rapide, qu'on veut retourner en arrière, pire encore, on retourne en arrière et cela brouille encore plus les cartes de la compréhension. Le plus fort: un passage et un montage ingénieux qui nous font hésiter entre le fait de savoir si on assiste à un cauchemar ou à la réalité, si la femme qu'il aime est un ange ou un démon. Jusqu'à la dernière image, on veut croire, comme Ayoama, que c'est un cauchemar. Encore une fois, il ne faut pas se fier aux apparences, sujet déjà traité maintes et maintes fois, mais il l'est ici de front et efficacement, la question étant: "le supporterez-vous?". En tout cas, je conseille -avec prudence- ce film à tous ceux qui veulent voir quelque chose de différent et qui n'ont pas froid aux yeux. mais âmes sensibles (même légèrement) s'abstenir absolument!!
