Arrietty le petit monde des chapardeurs

Arrietty le petit monde des chapardeurs
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Arrietty le petit monde des chapardeurs
Karigurashi no Arrietty
Japon, 2010
De Hiromasa Yonebayashi
Scénario : Hayao Miyazaki
Avec : Mirai Shida
Durée : 1h34
Sortie : 12/01/2011
Note FilmDeCulte : *****-
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L'histoire se déroule au Japon, en 2010. Les Chapardeurs sont des lutins hauts d'une quinzaine de centimètres qui vivent sous les planchers en tâchant de ne jamais être vus par les humains. Comme leur nom l'indique, ils vivent de chapardages, mais ne volent que le strict nécessaire. Le film relate les aventures de la jeune Chapardeuse Arrietty, 14 ans, et de sa famille, dans une maison pleine de dangers...

GRANDS PETITS

Il y a quelques jours, Hayao Miyazaki fêtait ses 70 printemps. Même si son splendide Ponyo sur la falaise témoigne d'une créativité et d'un talent intacts, même s'il a remis au placard son idée de retraite (celle-ci avait été évoquée avant Ponyo), on peut aussi, par curiosité, se demander de quoi sera fait le futur de l'animation japonaise, quels seront les lendemains après l'empreinte que continuent de laisser des géants comme Miyazaki, mais aussi Isao Takahata. La disparition crève-cœur, l'été dernier, de Satoshi Kon, nous a privés d'un maître en devenir, qui laisse derrière lui quatre grands films en attendant son dernier, achevé par un collaborateur. Parmi les nouvelles têtes, on a pu découvrir le fils Miyazaki, Goro, avec Les Contes de Terremer (en attendant son prochain long prévu cette année au Japon), Mamoru Hosoda (La Traversée du temps, Summer Wars) ou encore Sunao Katabuchi, réalisateur du très joli Mai Mai Miracle, sorti directement en vidéo chez nous. A ces promesses peut s'ajouter celle de Hiromasa Yonebayashi, réalisateur de cet Arrietty, le petit monde des chapardeurs, carton l'an passé au box-office nippon. Promesse à confirmer néanmoins, tant ce film semble encore marqué du sceau de son scénariste, Hayao Miyazaki lui-même.

Car même si Miyazaki n'est pas réalisateur, son empreinte est partout. Arrietty s'inscrit parfaitement dans les récits initiatiques du cinéaste, et les questions posées par le rapport à l'autre, sur la cohabitation entre les mondes (mondes réels ou surnaturels, mondes des "grands" et des "petits" ici), sont des éléments familiers de son cinéma. Plus important, à l'image de son motif récurrent du couple fille/garçon en héros de l'histoire, ces éléments s'inscrivent dans un mouvement, dans l'évolution de son cinéma, de ses thèmes et de ses figures, affinement de son art plutôt que recette à décongeler. Si la mise en scène de Yonebayashi se fait plus sage, il faut reconnaître que le récit de poche que constitue Arrietty se prête moins aux envolées des précédents films de Miyazaki. L'émerveillement visuel reste lui de mise, qu'ils s'agisse du monde miniature et retranché de maison de poupées ou du jardin idyllique, à l'ombre de la forêt, tandis qu'aux mélodies pianotées d'Hisaishi succèdent les cordes de la Française Cécile Corbel, donnant là encore une nuance différente au long métrage. Les ambitions d'Arrietty sont peut-être plus modestes mais cette nouvelle réussite demeure plus que recommandable.

par Nicolas Bardot

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