Les Apaches

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Apaches (Les)
France, 2013
De Thierry de Peretti
Scénario : Benjamin Baroche, Thierry de Peretti
Durée : 1h22
Sortie : 14/08/2013
Note FilmDeCulte : ***---
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Pendant que des milliers de touristes envahissent les plages, les campings et les clubs, cinq adolescents de Porto-Vecchio trainent. Un soir, l'un d'eux conduit les quatre autres dans une luxueuse villa inoccupée... La bande y passe clandestinement la nuit. Avant de partir, ils volent quelques objets sans valeur et deux fusils de collection. Quand la propriétaire de la maison débarque de Paris, elle se plaint du cambriolage à un petit caïd local de sa connaissance…

LA GRANDE BELLEZZA

Le décor (la Corse) du premier film de Thierry de Peretti est un fascinant décor de cinéma. Pas tant par sa beauté (sur laquelle Peretti ne s'attarde pas), plutôt par ses enjeux politiques et sa rareté à l'écran. On se souvient il y a quelques années du Silence d'Orso Miret, qui n'a plus signé de film depuis, et dans lequel déjà Thierry de Peretti tenait un rôle. Il est cette fois derrière la caméra et adapte un fait divers. Peretti pose d'intéressantes questions, n'a pas la prétention d'y répondre. Sa forme concise (82 minutes) joue pour le nerf du film qui ne s'éparpille pas. Mais il faut être très fort pour réussir à capter l'attention lorsqu'on raconte l'histoire de personnages globalement stupides et détestables. Des kékés aux caleçons affreux se retrouvent dépassés par un larcin sans grande conséquence qui va pourtant tourner au drame. Le vol qui déclenche tout, le basculement dans la violence, la façon dont leur destin est scellé, tout est lié à la nigauderie des protagonistes, des jeunes mecs à la virilité surjouée et ridicule, dégueulant sur les Français continentaux, les Portugais, les touristes, et finalement sur eux-mêmes, entre eux. C'est aussi le sujet des Apaches: le poids de la révolte chez des jeunes gens qui pensent qu'ils peuvent agir violemment en toute impunité. Les flics, dit-on, on les appelle quand on n'a besoin de rien. Malgré la distance qui peut s'installer avec ces tristes héros, malgré une scène finale au mystère un peu artificiel (et des dialogues souvent incompréhensibles, merci les sous-titres anglais de la séance cannoise), le premier essai de Thierry de Peretti, dont le sujet fort refuse la séduction facile, n'est pas inintéressant.

par Nicolas Bardot

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