Annulaire (L')
 |
 |
 |
 |
Notez ce film |
France, 2005
De Diane Bertrand
Scénario : Diane Bertrand
Avec : Doria Achour, Marc Barbé, Stipe Erceg, Sotiqui Kouyate, Olga Kurylenko, Édith Scob, Hanns Zischler
Durée : 1h40
Sortie : 08/06/2005
Iris se coupe le bout de l'annulaire à son travail et décide de quitter son emploi. Désoeuvrée, elle trouve refuge dans un mystérieux laboratoire et accepte un poste de secrétaire.
JUSTE UN DOIGT
L'univers morbide et fétichiste de la romancière japonaise Yôko Ogawa ne pouvait que stimuler l'imaginaire des cinéastes. Après un premier film plutôt convaincant, pré-Amélie Poulain, Un samedi sur la terre, Diane Bertrand s'attaque à l'exercice de l'adaptation périlleuse et tente de retranscrire pour le grand écran le récit intérieur d'une éducation sexuelle nimbée de fantastique. L'installation de l'intrigue est efficace. En quelques séquences, la réalisatrice délimite le monde d'Iris (Olga Kurylenko, jolie révélation) et cerne habilement les doutes et les désirs qui encombrent ses pensées. Une certaine tension érotique se dégage alors, favorisée par d'incessants aller-retours de la caméra sur le corps de la jeune femme, de plus en plus troublée par son employeur (Marc Barbé, impassible). Pourtant, trop vite, le mystère se dissipe. Les noirs desseins du laborantin apparaissent au grand jour, au travers de chaussures possédées et l'étrange atmosphère des premiers instants cède la place à des effets grandiloquents - apparition de fantômes, scènes d'amour et de domination explicites. Diane Bertrand essaie bien de mener le spectateur sur une fausse piste, avec l'amorce d'une histoire d'amour avec un marin de passage, mais sans parvenir à insuffler du réalisme à son récit. Dès lors, il est difficile de croire aux personnages, de s'intéresser à la symbolique du pourrissement et de la conservation du corps, grande affaire du roman initial.
