Anatomy of a Paper Clip
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Yamamori clip koujou no atari
Japon, 2013
De Akira Ikeda
Scénario : Akira Ikeda
Durée : 1h39
Le quotidien absurde de Kogure, un homme solitaire qui travaille dans un petit atelier où l'on assemble des trombones.
VDM
Tout récent vainqueur au Festival de Rotterdam, Anatomy of a Paper Clip est le second long métrage du Japonais Akira Ikeda (lire notre entretien). Derrière ce titre abstrait se cache une comédie aussi absurde que violente. Son héros Kogure a la vie la plus nulle et ennuyeuse qu'on puisse imaginer. Gentil gus bedonnant dont la mobilité est limitée à cause d'une minerve, Kogure a un boulot qui ressemble à un gage perdu (plier des trombones), une vie sociale pauvre comme Job, un appart' laid comme un pou. Ce qui pourrait ressembler à un film social sur la désespérance humaine est un ovni rempli de clowns blancs (fabuleux seconds rôles comme cette vendeuse de bouffe avariée ou cette pimbêche à coupe afro) dont l'horreur fait franchement rire.
La mise en scène d'Ikeda est pure comme la ligne claire des bandes dessinées. Ses personnages sont assis en rangs d'oignons, vont de droite à gauche ou de gauche à droite, s'alignent sur un banc: robotiques. Parfois, un bug: quelqu'un disparaît du banc; une fille apparait et baragouine un langage totalement incompréhensible. Mais y a t-il des personnes qui se comprennent dans ce no man's land dépourvu d'humanité ? La référence aux comédies glacées de Kaurismaki est la plus facile, mais Anatomy of a Paper Clip évoque surtout le souvenir du Chinois Winter Vacation, avec ce mélange rare de mystère et de rire dans un décor endormi et oublié du monde. Vous voulez voir quelque chose de singulier ? Anatomy of a Paper Clip vous tend les bras.
