American Bluff

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American Bluff
American Hustle
États-Unis, 2013
De David O. Russell
Scénario : David O. Russell, Eric Singer
Avec : Amy Adams, Christian Bale, Bradley Cooper, Robert De Niro, Jennifer Lawrence, Jeremy Renner
Photo : Linus Sandgren
Musique : Danny Elfman
Durée : 2h18
Sortie : 05/02/2014
Note FilmDeCulte : ****--
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Deux arnaqueurs de haute voltige sont obligés de faire équipe avec un agent du FBI pour infiltrer la mafia du New Jersey...

LIVE AND LET DIE

D’un premier scénario suivant une trame classique de film policier, David O. Russell a extrait une comédie de faux-semblants de son cru, clôturant ainsi de son propre aveu une trilogie. On retrouve donc, comme dans Fighter et Happiness Therapy, la classe moyenne du New Jersey, la recherche d’une échappatoire et une certaine absurdité assumée. Ici, les costumes et coiffures sont si exagérés qu’ils opèrent comme un camouflage pour ces quatre personnages, camouflage renforcé même par un faux nom et un faux accent pour Amy Adams, dont la Sydney/Edith se retrouve empêtrée dans son propre tissu de mensonges. Russell décrit son film comme une histoire de survie, de rédemption et de réinvention, une citation intéressante puisque c’est justement grâce au réalisateur que les carrières d'Amy Adams et Bradley Cooper ont enfin été prises au sérieux et qu’ils ont pu sortir du carcan Disney pour l’une et des films de série B pour l’autre. Inspirée de faits réels mais largement romancée, la trame du film apparaît à regret un peu confuse, décousue, Russell jouant encore une fois un peu avec la linéarité mais surtout donnant l’impression de ne jamais rien approfondir d’autre que les personnages, ce qu’il revendique ouvertement.

Qui dit personnages dit bien sûr acteurs, et l’on retrouve les couples des deux précédents films de Russell cette fois un peu mélangés, auquel s’ajoute un autre Oscarisé, Jeremy Renner. Un casting de luxe donc, avec en tête un Christian Bale qui à nouveau mise beaucoup - trop ? - sur sa capacité à se transformer physiquement. Après avoir perdu beaucoup de poids pour trois films différents et pris du muscle pour les trois Batman de Christopher Nolan, il affiche cette fois un embonpoint peu facile à porter et bien peu attrayant. Cependant son gros ventre mou et sa moumoute ne ternissent pas son charisme, sa confiance en soi, sa capacité à convaincre, autant de qualités qui lui permettent de vivre du système de Ponzi qu’il a mis en place. Mais comme Mark Wahlberg dans Fighter, ce personnage principal traverse finalement tout le film en étant en retrait. Toujours en représentation en public, il se retranche dans le silence dès qu’il est en privé, écrasé par l’ambition démesurée de sa maîtresse (Amy Adams, qui n’a jamais été aussi sexy et provocante) et l’hystérie de sa femme (Jennifer Lawrence, fabuleuse en “real housewife”, volant la vedette dans chacune de ses scènes). Du côté de la loi, l’ambition aveugle également l’agent du FBI interprété par un Bradley Cooper permanenté, qui lui aussi s’invente une toute autre vie. Parlant et agissant plus vite qu’il ne réfléchit, ne voyant que le futur succès du projet, il se laisse complètement dépasser par les événements. Chaque personnage vit ainsi dans son propre fantasme, se mentant à soi-même, jusqu’à ce que le fil de l’histoire, même s’il n’est ni assez clair ni assez exploité, les force à voir la réalité en face et à laisser de côté les mensonges.

par Marlène Weil-Masson

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