Altiplano
Belgique, 2009
De Peter Brosens, Jessica Hope Woodworth
Scénario : Peter Brosens, Jessica Hope Woodworth
Avec : Olivier Gourmet, Magaly Solier
Photo : Francisco Gozon
Musique : Michel Schöpping
Durée : 1h49
Grace, photographe de guerre anéantie après un violent incident en Irak, décide de renoncer à son métier. Max, son mari belge, chirurgien spécialiste de la cataracte, travaille dans une clinique des yeux dans les andes, au Pérou. Non loin de là, les villageois de Turubamba succombent à des maladies causées par des écoulements de mercure provenant de la mine locale. Ignorant la véritable cause de l'épidémie, les villageois tournent leur colère contre les médecins étrangerset, à l'occasion d'une rixe, Max est tué. Grace entreprend alors un pélerinage jusqu'a l'endroit de sa mort.
L'IVRESSE DES HAUTEURS
Non, Altiplano, présenté à la Semaine de la critique, n'est pas un Que Viva Mexico 2, mais il y a cette façon de croquer les visages, les masques, le décor sud-américain qui, la plupart du temps, en impose. Non, Altiplano n'est pas non plus un revival Jodorowsky mais il en reste quelques traces dans cette Amérique du Sud totalement hallucinée. On peut trouver le film du duo Peter Brosens/Jessica Woodworth, qui signe son deuxième long métrage, un rien poseur, mais comment lui reprocher sa beauté? Altiplano croule parfois sous les symboles (sur la religion, le deuil, sur le rôle des images) mais la grâce de la mise en scène, essentiellement composée de plans-séquence et de travellings, élève le film, emporté par son dénouement lyrique en forme de produit dopant: une utilisation de la 3e Symphonie de Gorecki qui ne réconciliera pas ceux qui trouvaient déjà le film grandiloquent. L'essai est parfois maladroit mais il a du panache.