Festival de Gérardmer: Almost Human
Mark Fisher a disparu de son domicile il y a près de deux ans, dans un flash brillant de lumière bleue. Son ami Seth Hampton a été le dernier à le voir vivant. Suite à une série de meurtres violents et macabres, Seth commence à croire que Mark est de retour, avec quelque chose de mystérieux et inquiétant qui aurait grandi en lui...
PRESQUE RIEN
Premier long métrage du jeune Joe Begos, Almost Human est un film qui a réussi son opération de communication. On vous vend du slasher référencé 80’s, le tout avec une belle affiche rétro et le tour est joué. La rumeur enfle sur le net, encouragée par la sélection du film à Toronto. Pourtant, Almost Human est typiquement ce genre de film où il se passe plein de choses à l’écran et où, cinématographiquement, il ne se passe rien. Pas mis en scène, mal écrit, mal joué, Almost Human ne parvient jamais à transcender son pitch basique. Le slasher est un genre où la mise en scène est reine, la narration y est souvent archétypale mais les scènes de mises à mort sont dramatiques, flamboyantes, tétanisantes ou excitantes. On vous met au défi de vous souvenir d’une idée de mise en scène lors des meurtres de Almost Human (qui n’est d’ailleurs même pas un slasher - ce qui en soi n'est pas un problème - mais plutôt de l’horreur SF à la X-Files). D’abord paresseux, le film devient de plus en plus idiot et pénible, jusqu’à une scène qui a éveillé rires et applaudissements d’une partie du public : l’héroïne, qui n’avait rien demandé, se fait avec grande complaisance violer la chatte par un extraterrestre. Dans un film qui jusqu’ici n’a fait preuve d’aucune trace d’humour, des spectateurs trouvent ce moment particulièrement poilant. Il y a un public pour ce genre de films où trois-quatre plans de têtes explosées suffisent à faire applaudir - et pourquoi pas. Mais on n’en fait pas partie.