TIFF 2017: All These Sleepless Nights

TIFF 2017: All These Sleepless Nights
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All These Sleepless Nights
Pologne, 2016
De Michal Marczak
Durée : 1h40
Note FilmDeCulte : ****--
  • TIFF 2017: All These Sleepless Nights
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Christopher et Michal, à l’aube de l’âge adulte, arpentent les rues de Varsovie en quête de beaux moments et de musique. Ils vont jusqu’au bout de chaque expérience pour se sentir éveillés dans un monde qui semble endormi.

LA VIE PASSERA COMME UN RÊVE

All These Sleepless Nights a remporté le prix du meilleur documentaire étranger au dernier Festival de Sundance... sans pour autant jamais vraiment ressembler à un documentaire traditionnel. C'est l'excitant paradoxe d'un film toujours très simple et pourtant suffisamment inclassable pour qu'il faille sans cesse se rappeler que l'on n'est pas devant une fiction. Non pas qu'il y ait des doutes à avoir sur la véracité de ce qu'on l'on y voit, ou que quoi que ce soit sonne faux, c'est avant tout une question d'écriture et de mise en scène. Le film suit les virées nocturnes de deux amis, pas encore tout à fait adultes, et bien décidés à profiter des fêtes, de la musique, de leur liberté (pas un adulte n'est présent a l’écran). Par moments, le film semble s'étaler sur une année entière, à d'autres sur quelques semaines, mais dès le début se trouve chez les protagoniste l'idée mélancolique qu'il sera bientôt "trop tard". "J'ai peur de me noyer dans le présent" confie l'un des garçons. Trainant un spleen tout adolescent, ils sont là sans être entièrement présents, alternant soirées privées en appartement et rave de rues.

En guise de mince fil rouge narratif, on suit le parcours sentimental d'un des deux protagonistes, qui sort d'une rupture au début du film et ne croit plus en l'amour. Le reste d'All These Sleepless Nights n'est composé que de scènes d'anonymes faisant la fête. Il y a parfois quelque chose de frustrant dans ce surplace permanent, ainsi que dans la fanfaronnerie de ces mectons persuadés d'avoir tout compris. On se surprend à être partagé entre l'envie qu'ils fassent enfin quelque chose, et l'envie qu'ils se taisent enfin. C'est sans doute la limite du film, qui aimerait nous rallier à leur désir de jeunesse absolue et éternelle. Or, quand les protagonistes se taisent effectivement, le film atteint franchement son but. Par la place centrale donnée à une musique électro mélancolique et efficace, par sa manière de mettre en image l'anonymat de scènes de danses collectives parfois géantes, toutes légèrement ralenties et filmées par une caméra qui semble flotter au-dessus du sol, All These Sleepless Nights se transforme en trip hypnotique et émouvant, où certaines scènes décollent avec une véritable grâce. Une fois le film terminé, et alors même qu'il ne s'y est presque rien passé, le parcours des héros se révèle plus touchant que prévu. Les images de cette fête permanente, bulle déconnectée du réel, traduisent la tristesse d'une jeunesse passée comme un rêve.

par Gregory Coutaut

En savoir plus

All These Sleepless Nights est présenté cette semaine au Transilvania International Film Festival qui est à suivre en direct sur FilmDeCulte.

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