Alex, le destin d'un roi
The Kid Who Would Be King
Royaume-Uni, 2019
De Joe Cornish
Scénario : Joe Cornish
Avec : Rebecca Ferguson, Patrick Stewart
Photo : Bill Pope
Musique : Steven Price
Durée : 2h00
Sortie : 10/04/2019
Alex est un écolier ordinaire de 12 ans dont la vie va être bouleversée par la découverte de l’épée mythique Excalibur. Il doit à présent former une équipe de chevaliers composée de ses amis, de ses ennemis et du légendaire Merlin l’Enchanteur, afin de contrer la maléfique Morgane, venue du Moyen-Age pour détruire le monde. Alex devra alors se transformer en un héros qu’il n’a jamais rêvé de devenir.
BREXCALIBUR
Huit ans après le culte Attack the Block et plusieurs faux départs sur d'autres projets (Snow Crash, Rust), Joe Cornish revient enfin sur les écrans avec son deuxième long métrage, troquant l'influence de John Carpenter pour celle de Steven Spielberg comme pour explorer plus avant la figure de la jeunesse déjà présente dans son précédent film. Avec son titre français qui commence par un prénom, le distributeur aimerait visiblement renvoyer le spectateur au souvenir d'illustres franchises d'heroic fantasy pour plus jeunes du début du siècle mais The Kid Who Would Be King n'a rien d'un post-Harry Potter générique. Si cette relecture du mythe arthurien lorgne du côté des productions Amblin, et s'en sort à ce titre bien mieux que beaucoup d'ersatz récents, c'est son positionnement politique inattendu qui le distingue du tout-venant et en fait une œuvre ancrée dans son époque. En effet, le récit se situe clairement dans une Angleterre post-Brexit et un Royaume qui n'a plus rien d'Uni, inscrivant directement dans le texte le désarroi ressenti par sa population et notamment ses enfants. Non seulement les protagonistes sont-ils prépubères mais les adultes sont régulièrement et ostensiblement néantisés : Merlin prend l'allure d'un jeune adolescent et les autres "grandes personnes" disparaissent littéralement lorsque les forces du mal s'immiscent dans notre monde, laissant le sort du monde entre les mains de petites têtes blondes (mais aussi noires et d'Asie du sud). Ainsi, bien qu'il soit moins abouti qu'Attack the Block, Alex, le destin d'un roi est traversé de ce propos qui l'incarne au-delà de ses quelques gags post-modernes et de sa quête mignonne.