Alabama Monroe

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Alabama Monroe
The Broken Circle Breakdown
Belgique, 2013
De Felix Van Groeningen
Scénario : Felix Van Groeningen
Durée : 1h52
Sortie : 28/08/2013
Note FilmDeCulte : **----
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Didier et Élise vivent une histoire d'amour passionnée et rythmée par la musique. Lui, joue du banjo dans un groupe de Bluegrass Country et vénère l'Amérique. Elle, tient un salon de tatouage et chante dans le groupe de Didier. De leur union fusionnelle naît une fille, Maybelle...

POURQUOI TU PLEURES ?

Combien de fois a t-on entendu: il est plus difficile de faire une comédie qu'un drame, il est plus dur de faire rire que de faire pleurer ? Alors qu'il n'y a évidemment guère de hiérarchie, que faire rire peut se limiter à filmer quelqu'un qui se casse la gueule, et qu'il ne suffit pas de parler d'un événement tristissime pour faire pleurer (à part pour Rose Bosch, remember les quasi-nazis qui ne pleurent pas devant La Rafle). Faire un grand drame émouvant n'a rien d'évident et Alabama Monroe en est la preuve.

On ne déflorera pas trop l'intrigue du nouveau film du Belge Felix Van Groeningen, révélé par La Merditude des choses. Mais du drame, dans Alabama Monroe, il y en a, taille mélo XXL et plus qu'on ne l'imaginait en lisant le pitch. Alabama Monroe est-il émouvant ? Ça reniflait sec lors de la projection du film. De notre côté, pas trop. Van Groeningen, qui dirige deux superbes acteurs charismatiques, a beau raconter la tragédie la plus terrible qui soit, Alabama Monroe marche trop sur la surcharge. Ce n'est pas tant le récit qui pose problème. Le Coréen Lee Chang-Dong, probablement le plus grand réalisateur de mélodrame actuel, raconte des histoires saturées de drames, de Oasis à Poetry en passant par Secret Sunshine. Mais il y a une distance entre l'extravagance des rebondissements et malheurs et la forme, élégante mais brute, digne, qui ne va pas chercher l'émotion tel le chercheur d'or une pioche à la main. Et l'émotion vient. Dans Alabama Monroe, la surcharge de la mise en scène pèse sur un récit déjà très chargé. Celle-ci pourrait transcender l'histoire, d'autres y parviennent, pas Felix Van Groeningen. L'éclatement de la narration, d'abord pertinente (le drame n'y est pas attendu comme un climax), finit par ne plus avoir grand sens.

Plus ennuyeux: son hymne à 'la vie malgré tout' fait un peu toc. Le décalage est parfois trop grossier, comme lors d'une scène finale où la musique faussement humble donne trop de coups de coude pour qu'on puisse chouiner tranquille. Il y a de jolies choses dans Alabama Monroe, surtout... les plus simples. La passion amoureuse d'un chanteur de bluegrass et d'une blonde tatouée. Ces moments où l'émotion semble moins forcée.

par Nicolas Bardot

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