Aeon Flux
États-Unis, 2005
De Karyn Kusama
Scénario : Phil Hay, Matt Manfredi d'après d'après l'oeuvre de Peter Chung
Avec : Marton Czokas, Johnny Lee Miller, Frances McDormand, Sophie Okonedo, Pete Postlethwaite, Charlize Theron
Photo : Stuart Dryburgh
Musique : Theodore Shapiro
Durée : 1h33
Sortie : 08/02/2006
Au XXVe siècle, la quasi totalité de la population mondiale a été décimée par un virus. Quelques millions d'être humains survivent derrière les remparts d'une unique cité, guidés par la dynastie Goodchild. Mais la rebellion des Monigan et de leur héroïne Aeon Flux va révéler le mensonge derrière l'utopie.
ENTER THE MUESLIX
Née d'une rencontre malheureuse entre l'esthétique new-age, la trilogie Matrix et les céréales aux raisins secs, voici l'adaptation d'Aeon Flux, série d'animation estampillée MTV. Mais où est donc passée Karyn Kusama, réalisatrice du sympathique Girlfight, qui augurait A la rencontre de Forrester et Million Dollar Baby? Ici, point de sueur ou de larmes, mais une apathie cinématographique qui a un goût de noisette et l'attrait d'un magasin Ikea. Dans son design dépouillé qui frise la pauvreté, dans son scénario qui accumule les lieux communs (clonage et rébellion, clonage et sentiments, mensonge et trahison), Aeon Flux fuit le relief et la saveur. L'énergie est présente, mais s'écoule lentement, charriant sans panache des scènes d'action convenables, un drame convenu. Et les acteurs de déambuler, beaux et bien nourris, dans des bobines plates, foudroyés parfois par le ridicule (pauvre Pete Postlethwaite, triste Frances McDormand). Pour Karyn Kusama, qui a déserté la promotion du film, le pire est peut-être d'avoir manqué de justesse le statut nanar, pour décrocher aisément celui de première série B à 0% de matière grasse. Dans un cinéma de genre à haute teneur en sucre, Aeon Flux aurait pu être une exception, un premier pas très périlleux vers le régime hollywoodien. Il est une simple erreur, ni plus, ni moins.