Adorable Julia
Being Julia
États-Unis, 2004
De Istvan Szabo
Scénario : Ronald Harwood
Avec : Annette Bening, Shaun Evans, Michael Gambon, Bruce Greenwood, Jeremy Irons, Lucy Punch
Durée : 1h45
Sortie : 14/12/2005
Star vieillissante de la scène londonienne dans les années 30, Julia doit faire face aux assauts d'une concurrence au sang toujours frais. Mais sur les planches comme dans la vie, Julia n'a qu'un bouclier: le jeu.
JE N'ME PRENDS PAS POUR UNE REINE, OHWO
"Le cinéma est une maladie. Le seul remède au cinéma est... le cinéma". La pirouette de Capra trouve avec Adorable Julia un équivalent théâtral, à travers cette comédienne qui ne vit que par et pour le jeu. Celui sur scène, des fards et fanfreluches, ou celui de la vie, remplie de drames et de masques comme la plus chargée des pièces. Le vétéran Istvan Szabo peine en tout cas à transmettre ce venin passionné des planches tant le classicisme de sa mise en scène et de sa narration anesthésient un film qui n'en demandait pas tant. Reste le seul intérêt à double tranchant de cette Adorable Julia, à savoir une Annette Bening survoltée dont la vengeance jouissive se mangera très froide. L'actrice, que l'on sait très cliente d'un jeu pour le moins démonstratif (des mèches vibrantes d'American Beauty aux yeux continuellement révulsés de Prémonitions), offre une perf de drama queen sans grande nuance (ça hurle, ça rit, ça pleure) mais qui a le mérite de dynamiser un peu le tout. Notamment dans une très bonne scène finale en forme de revanche de l'aînée, ou comment le cygne se refuse à donner son dernier chant. Dommage qu'il faille patienter les deux tiers du film pour que celui-ci s'éveille enfin.