Festival de Gérardmer: Across the River
Oltre il guado
Italie, 2014
De Lorenzo Bianchini
Scénario : Lorenzo Bianchini, Michela Bianchini
Marco Contrada, biologiste de la faune, arrive dans la région forestière de Frioule en Italie, non loin de la frontière slovaque. Il a disposé plusieurs caméras infrarouges dans les bois pour étudier le comportement des animaux sauvages et leurs traces. Un jour, à bord de son van, il s'aventure au-delà de la rivière, déchainée par le mauvais temps, et se retrouve emprisonné sur la berge opposée. S'avançant dans les bois, un village abandonné attire son attention. Il tente de trouver refuge dans l'une des maisons désertées, d'où semble ressurgir un lointain passé. Petit à petit, le village referme son emprise sur lui. Et au loin, des cris inhumains retentissent, de plus en plus proches, dans les rues du village fantôme...
RIVIÈRE SANS RETOUR
Across the River/Oltre il guado: le film de Lorenzo Bianchini est aussi simple et épuré que son titre. Bianchini ne joue pas la carte du fantastique flamboyant de ses compatriotes tels que Dario Argento ou Mario Bava. Son minimalisme est à la fois sa force et sa limite. Across the River raconte d’abord très minutieusement le parcours d’un spécialiste de la faune sauvage, au cours de ses recherches. L’étrange puis l’horreur vont s’installer. Across the River est un film d’attente qui ne récompensera que les plus patients. Mais le réalisateur parvient à créer une atmosphère inquiétante, grâce notamment à son décor de ruines qui suintent, dans une forêt oubliée du monde, quelque part à la frontière entre Italie et Slovénie. Le film tire parfois un peu trop la corde, mais son climat crapoteux et glauque est parfois tout à fait délicieux. Bianchini est sans nul doute plus à l’aise avec son héros (sorte de Guy Pearce italien et taiseux) et son trip contemplatif qu’avec ses scènes d’explications, interludes chez un papy inquiet qui semblent échappés d’un mauvais épisode de Strip-Tease.