Absent
Ausente
Argentine, 2011
De Marco Berger
Scénario : Marco Berger
Avec : Javier De Pietro, Carlos Echevarría
Photo : Thomas Perez Silva
Durée : 1h27
Sortie : 27/07/2011
Martin se blesse lors d'un cours de natation. Après l’avoir emmené à l’hôpital, Sebastian, son professeur, propose à Martin de le raccompagner chez lui. Mais il n’y a personne. Le professeur n’a alors d’autre choix que de lui proposer de passer la nuit chez lui, sans encore se douter des vraies intentions de son jeune hôte…
UN PETIT JEU SANS CONSÉQUENCE
On ne peut pas reprocher à Marco Berger, réalisateur argentin d'Absent, de manquer d'ambition, qu'il s'agisse de la structure de son film qui choisit le virage au dernier tiers pour prendre une autre route, ou tout simplement de son objectif: raconter une histoire sur ce qui ne se passe pas, ce qui a failli se passer, tentative perdue d'avance mais assumée comme telle de percer les secrets du désir. Force est de constater que le jeune cinéaste n'a pas encore les épaules pour un tel pari de funambule. Ni la subtilité, ni la profondeur. Absent semble débuter comme un thriller, presque un film de fantômes. La musique appuyée laisse espérer un débordement baroque. Les codes stéréotypés de l'horreur sont là (une silhouette passe devant l'objectif de la caméra; un personnage observe, l'autre se sent observé, le premier a disparu). L'enveloppe fantastique fait d'ailleurs plutôt sens au regard du dénouement. Mais pour quel résultat? Dénué d'une réelle tension, Absent semble laborieusement chercher le désir à coups de plans sur une chute de reins. Le choix des comédiens, dont les physiques plutôt quotidiens tranchent avec les gravures plastiques d'une couverture de Têtu, un avantage sur le papier, se retourne contre le long métrage, la faute à une direction approximative (l'un surjoue en multiples petits regards la manigance de vipère, l'autre, interdit, mime la pierre pendant 1h30). Berger disperse les symboles, lorsque Sebastian lit les Ridicules amours de Kundera, ou lors d'une discussion édifiante entre le héros et sa compagne. Elle, un peu courge, avoue ne pas savoir quoi penser du livre qu'elle vient d'achever, lui reproche de laisser trop de vides. Lui, au contraire, apprécie ces vides qui donnent son ampleur au récit. Comme un coup de coude à la fois culotté, complaisant et un rien prétentieux. Absent, au final, apparaît bel et bien comme assez creux.