O Abismo prateado

O Abismo prateado
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Abismo prateado (O)
Brésil, 2011
De Karim Aïnouz
Durée : 1h25
Note FilmDeCulte : **----
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Violeta, 40 ans, dentiste, mariée, un fils, s’apprête à passer une journée routinière, entre son cabinet et son nouvel appartement à Copacabana. Un message sur son répondeur va l’entraîner jusqu’à l’aube dans les rues de Rio.

NUIT MAGIQUE

Déjà présent à Cannes il y a quelques années avec Madame Sata, le Brésilien Karim Aïnouz revient cette année à la Quinzaine des réalisateur avec ce film au titre bien mystérieux (signifiant « la falaise argentée). Le mystère est en effet au cœur du film, ou hélas plutôt son terne reflet : la perplexité. Perplexité d’abord de l’héroïne face à ce mystérieux message qui vient tout chambouler. Mais surtout perplexité du spectateur, car de chamboulements, justement, il n’y en a pas des masses. La première partie du film voit son héroïne courir, tomber, rouler, et laisse présager une urgence sentimentale, mais elle est difficile à apprécier car la situation est encore loin d’être claire, et surtout elle est vite contredite par la lenteur de l’ensemble, par cette étrange tendance du scénario (ou du montage ?) à tout répéter à l’intérieur de chaque scène. Ces redondances ralentissent considérablement le rythme du film, et pourtant on saisit bien ce qui tient au cœur du réalisateur : filmer l’errance nocturne d’une femme aux abois, qui trouve peu à peu consolation dans la torpeur des nuits de Rio. Mais la torpeur a un peu bon dos, elle ne masque pas toujours l’ennui d’un scénario qui n’arrive pas toujours à bien concrétiser ses intentions.

Et pourtant, la dernière partie du film, plus sentimentale, est ce qu’il a de mieux. Mais quel chemin de traverse pour y parvenir. Là encore, les répétitions viennent nuire à la poésie nocturne de l’ensemble. Lors de la présentation du film, Frédéric Boyer a annoncé deux choses : tout d’abord qu’il s’agissait d’un « grand film musical ». La transformation progressive des pénibles sons diurnes de la ville (trafic, travaux…) en musique de nuit serait en effet intéressante si elle était moins surlignée et démonstrative. La deuxième chose était que le film est un vrai « d’un tour de magie ». Ceux qui s’attendaient du coup à un revirement scénaristique ou un effleurement du fantastique en ont été pour leur frais. Si ce finale ne rattrape pas les maladresses du film, au moins on quitte celui-ci sur son aspect le plus sympathique. Quand à ce beau titre, il demeure in fine mystérieusement inexplicable.

par Gregory Coutaut

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