Abandonnée

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Abandonnée
The Abandoned
Espagne, 2004
De Nacho Cerda
Scénario : Nacho Cerda, Karim Hussain, Richard Stanley
Avec : Valentin Ganev, Anastasia Hille, Carlos Reig-Plaza, Karel Roden
Photo : Xavier Giménez
Musique : Alfons Conde
Durée : 1h36
Sortie : 30/05/2007
Note FilmDeCulte : ***---
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Marie, productrice de cinéma américaine, retourne dans son pays natal, la Russie, où le cadavre de sa mère a été retrouvé dans des circonstances étranges. Elle ne l'a jamais connue, ayant été adoptée et emmenée aux Etats-Unis à la naissance. Le seul indice dont elle dispose est une ferme isolée, abandonnée dans les montagnes, qui appartenait à ses parents naturels. Marie hérite du lieu, mais personne ne veut l'y conduire, car une superstition locale prétend que l'endroit est damné.

LA MAISON SLANGSTER

Nacho Cerda serait-il le prochain réalisateur ibérique capable de finir de rendre au genre ses lettres de noblesse, comme l’ont déjà commencé ses compatriotes Jaume Balaguero (La Secte sans nom, 1999, Darkness, 2002, Fragile, 2005) et Alejandro Amenabar (Tesis, 1996, Ouvre les yeux, 1997, Les Autres, 2001)? C’est en tout cas ce que l’on espérait à la vue du palmarès impressionnant du réalisateur quant aux récompenses récoltées par ses courts métrages. Hélas, pour son premier passage au format long, Cerda ne transforme pas l’essai et échoue dans la dilatation de sa fiction. Car c’est bel et bien là que se situe le problème. Sur une histoire capable de contenter un bon court, voire un moyen, le réalisateur étire les rebondissements et autres artifices de sursaut pour mieux cacher le trop maigre scénario qu’il est venu nous conter. Et cela s’en trouve d’autant plus pénible que de très beaux efforts ont été fournis pour sortir Abandonnée des sentiers battus et usés jusqu’aux ongles du genre. Entre une héroïne quadragénaire (donc loin de la sempiternelle beauté poumonnée qui pullule trop souvent dans les produits américains), un décor inquiétant de premier degré et particulièrement neuf, en passant par une photographie bien glauque et malsaine - sans pour autant être sale et surtravaillée - et des effets spéciaux d’une justesse parfaite (il faut voir les scènes où Marie "éclaire" les séquences du passé), on voit que Cerda et son équipe ont mis le paquet pour réussir le film et tiennent absolument à ne pas prendre leur public pour un imbécile. Mais voilà, à trop travailler son emballage, le réalisateur s’est pris les pieds dans son propre tapis. Et tous les doppelgangers possibles et autres tours obsédants de cette bâtisse à l’ambiance labyrinthique n’arriveront pas à sauver le film d’un épuisement certain, dans lequel il s’est lui-même embourbé. Dommage. Malgré cela, quelque chose de prometteur semble se profiler pour ce réalisateur à l’univers bien défini. Et c’est tout le mal qu’on lui souhaite.

par Christophe Chenallet

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