A Woman's Work
Japon, 2001
De Kentarô Ôtani
Scénario : Kentarô Ôtani
Avec : Mikako Ichikawa, Jun Murakami, Asaka Seto, Shinya Tsukamoto
Durée : 1h58
Sortie : 01/01/2001
Partie d’échecs à quatre. La rivalité de deux sœurs, championnes de shogi, dépasse le cadre du simple jeu, jusqu’à troubler la quiétude des maris respectifs.
Troisième film écrit et réalisé par Kentaro Otani, A Woman’s Work s’empare d’un genre bien connu ici-bas : la comédie de mœurs introspective. Réitérant les schémas narratifs de son précédent film, Avec mon Mari, Otani met en lumière les fêlures du mariage, en concentrant son attention sur deux couples en crise, deux femmes à poigne menant la vie dure à deux hommes écrasés par leur autorité. Comme son titre l’indique sans ambages, A Woman’s Work est d’abord et essentiellement une affaire de femmes. Emancipées, stressées, bavardes et chipoteuses, Asami et Rina n’hésitent pas à bousculer leur mari et remettre en cause un quotidien anesthésié.
Réunissant la charmante Asaka Seto, dernière starlette en vogue, et Shinya Tsukamoto, acteur-réalisateur rodé (Gemini, Bullet Ballet, Tokyo Fist), A Woman’s Work libère par les mots les angoisses et les tracas du quotidien. Réduisant le décor à deux appartements, une salle de jeu et quelques extérieurs trop rares, le film sort peu de son carcan domestique, en éliminant toute distraction visuelle. Les conversations s’étirent dans de longs plans séquences sur des disputes peu trépidantes, où les deux sœurs rivalisent de bons mots. Impuissants face au courroux de leur épouse, les deux maris, Kazuya (commercial malmené) et Hiroki (musicien cuisinier) écoutent sans broncher les pépiements incessants de ces réunions tendues.
A Woman’s Work observe avec patience et minutie les mouvements d’humeur de ses héroïnes. Même s’il s’égaye parfois de scénettes amusantes, le film s’enlise dans des conversations de salon redondantes. Calquant le récit sur les caractéristiques du shogi (ambiance feutrée, parties interminables), le film ménage un non-suspens peu accrocheur.