A Most Violent Year

A Most Violent Year
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A Most Violent Year
États-Unis, 2014
De J. C. Chandor
Scénario : J. C. Chandor
Avec : Jessica Chastain, Oscar Isaac, David Oyelowo
Durée : 2h05
Sortie : 31/12/2014
Note FilmDeCulte : *****-
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New York, 1981: l’année la plus violente que la ville ait connue. Au milieu de la corruption généralisée, Abel Morales essaie de faire fructifier son entreprise…

A SERIOUS MAN

On ne peut le nier : en seulement trois films, J.C. Chandor s’est constitué une filmographie de grand standing. Après son laconique survival maritime All is Lost, le réalisateur revient à une veine plus proche de Margin Call, le brillant thriller financier qui l’avait révélé en 2011. Ici, la même atmosphère ouatée, les mêmes duels verbaux en sourdine, et toujours en arrière-plan ces malversations, cette corruption, ce mal invisible qui menace de ronger chaque personnage. Au milieu de cette ambiance poisseuse et étouffante, reconstituée avec un joli fétichisme (un peu de Rocky, beaucoup de Parrain, un soupçon de French Connection), Oscar Isaac campe Abel Morales, un entrepreneur aux frontières de la légalité qui cherche à tout prix à faire fructifier son business pétrolier.

Mais lorsqu’on est pris à la gorge de toutes parts, comment rester dans la droiture ? Comment rester un homme bien ? Ce dilemme, Isaac l’habite de tout son être à travers une performance rentrée et intense, jamais voyante, qui semble presque canaliser le physique – et le talent – du Pacino de l’époque. A lui seul, il fait le film. Les références omniprésentes aux polars de cette période font planer sur sa performance, et sur le récit entier, l’ombre d’une violence toujours sur le point d’exploser, mais que Chandor va habilement détourner. Là où un autre film aurait largement pu verser dans une furie opératique, A Most Violent Year, malgré son titre, suit une ligne de crête à rebours des codes américains. La difficile quête de rédemption d'Abel a la densité et la texture d’une adaptation de roman. Et dans son dernier acte, ce film subtil et nuancé aborde l’éthique de son personnage avec une surprenante et presque touchante ambiguïté. Elle donne à sa conclusion une fraîcheur, loin du fatum parfois écrasant qu’on peut retrouver dans les James Gray.

par Liam Engle

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