7h58 ce samedi-là
Before the Devil Knows You're Dead
États-Unis, 2007
De Sidney Lumet
Avec : Albert Finney, Ethan Hawke, Philip Seymour Hoffman, Marisa Tomei
Durée : 1h56
Sortie : 26/09/2007
Ce samedi matin-là, dans la banlieue de New York, tout semble normal dans la vie des Hanson. Alors que Charles, le père, passe un test de conduite, sa femme Nanette ouvre la bijouterie familiale. Leur fils aîné, Andy, s'inquiète pour le contrôle fiscal qui débute lundi. Et comme d'habitude, Hank, son frère cadet, se noie dans ses problèmes d'argent. Mais à 7h58, ce samedi-là, tout va basculer dans la vie des Hanson.
L'ARGENT DETRUIT TOUT
Son grand retour attendra. Malgré l’hommage rendu au cinéaste à l’occasion du 33e Festival international de Deauville, l’auteur de Serpico ne signe pas avec 7h58 le film qui lui permettra de revenir en force dans le cœur des cinéphiles. Pourtant, Sidney Lumet n’a rien perdu de sa verve non politiquement correcte. Il envoie dès la première séquence – un coït entre Philip Seymour Hoffman et Marisa Tomei – un signal fort aux puritains et aux bien-pensants de son pays et n’aura de cesse, au cours du métrage, de mettre en péril la sacro-sainte cellule familiale américaine. Le grand frère, sous les couverts de l’employé modèle, pique l’argent de sa compagnie pour se droguer en rêvant d’une vie meilleure pendant que son cadet le trompe avec son épouse. Pour l’amour du fric, les deux fomentent le casse de la petite bijouterie familiale. Hélas, la grossière mécanique du film, à base de flash-back explicatifs, vient gâcher le suspense et diluer la tension. Tout expliquer pour ne rien laisser en suspens. Les personnages sont si peu aimables que l’identification est impossible, si bien que le film devient lassant dans son engoncement narratif vers le pire. Seul Philip Seymour Hoffman, parfait comme à son habitude, apporte par sa présence un peu d’étrangeté et de surprise au déroulement de l’intrigue. Pour un film qui se veut réaliste, la cohérence manque pourtant à un scénario trop démonstratif. A 83 ans passés, les défauts inhérents au cinéma de Sidney Lumet ne s’effaceront plus.