40 ans: mode d'emploi
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This is 40
États-Unis, 2012
De Judd Apatow
Scénario : Judd Apatow
Avec : Albert Brooks, John Lithgow, Leslie Mann, Paul Rudd
Photo : Phedon Papamichael
Musique : Jon Brion
Durée : 2h14
Sortie : 13/03/2013
Marié depuis des années, Pete est le seul homme de la maison : il vit entouré de sa femme Debbie et de leurs filles Charlotte et Sadie, âgées de 8 et 13 ans. Alors que sa maison de disques indépendante bat de l'aile, avec Debbie, ils doivent trouver les moyens de lâcher prise et de profiter du reste de leur vie… avant de s'entretuer.
QUADRAVÉNÈRES
Derrière le classicisme de ses récits, Judd Apatow tend régulièrement à une justesse dans le portrait qu'il fait de toute une génération et depuis la dégénérescence de Kevin Smith, nul autre cinéaste a su capturer cette voix particulière. En s'attaquant à une autre génération, une autre tranche d'âge, Apatow change de cible et s'intéresse cette fois plus directement aux problèmes d'un couple quadra déjà évoqué dans son précédent film, et cette voix s'estompe pour un constat plus banal. Le sujet est tout aussi valable mais le traitement par trop conventionnel. Et longuet. 40 ans : mode d'emploi (oui les distributeurs ne se foulent plus pour les titres français et mélangent ceux des deux premiers films de l'auteur) donne souvent l'impression de voir un ours du film. De voir toutes les scènes écrites tournées montées bout à bout, sans même que le moindre élagage ait été fait au sein des scènes, et évidemment encore moins dans la structure générale.
Non seulement chaque scène paraît mollassonne et mal rythmée, faisant tomber à plat pas mal de répliques, mais le film paraît surtout complètement décousu, notamment dans la première moitié, enchaînant les saynètes sans aucun liant. La tournure de la filmographie d'Apatow s'est progressivement éloignée du high concept et de la comédie pure pour s'orienter vers la comédie dramatique plus "réaliste", chose qui a déplu à pas mal de monde sur Funny People, mais ce dernier témoignait au moins d'une vraie ligne directrice alors qu'ici le cinéaste arrive au point culminant de cette évolution avec une chronique de la crise de la quarantaine sans véritable fil conducteur. Juste des scènes d'engueulades qui se succèdent et se ressemblent. C'est dommage, parce que derrière cette redondance, il y a toujours une certaine véracité des rapports, un côté crû rafraîchissant, des dialogues parfois ciselés, du name dropping toujours efficace... Plusieurs des trop nombreuses séquences du film sont amusantes mais l'ensemble manque de maîtrise, de focus.
