4 minutes
Vier Minuten
Allemagne, 2007
De Chris Kraus
Scénario : Chris Kraus
Avec : Monica Bleibtreu, Hannah Herzsprung, Richy Müller, Sven Pippig, Jasmin Tabatabai, Nadja Uhl
Photo : Judith Kaufmann
Musique : Annette Focks
Durée : 1h45
Sortie : 16/01/2008
Depuis soixante ans, Traude Krüger enseigne le piano à des détenues. Quand elle rencontre Jenny, jeune femme incarcérée pour meurtre, elle comprend immédiatement qu'elle a affaire à une musicienne prodige. Passionnée par le talent de la jeune fille, Traube veut la préparer pour le Concours d'entrée du Conservatoire. Mais la jeune femme, violente et autodestructrice, est réfractaire à la moindre discipline. Obstinée, la vieille Traude Krüger ne désarme pourtant pas
JE VAIS VOUS AIDER A MIEUX JOUER, PAS A DEVENIR UNE MEILLEURE PERSONNE
Quatre Minutes est un duel psychologique entre deux femmes, une professeure de piano et son élève malgré elle, enfermée derrière les barreaux. Une captivité qu’elles ont en commun, qu’elle soit psychologique ou physique, et qui va les rapprocher. Ce duel est orchesté comme un morceau de musique avec un début pianissimo, calme précédant le drame. Les moments de tension et d’apaisement vont se succéder, laissant parler la violence inouïe que Jenny porte en elle. Une véritable montagne russe des émotions qui trouvera son terme dans l’éblouissant final qui donne son titre au film. Dans les cadres de Judith Kaufmann, le bleu glacé se mêle à un triste gris sur une palette aux tons pâles, reflet idéal aux blessures des deux héroïnes. À l’écran, Monica Bleibtreu et la nouvelle venue Hannah Herzsprung livrent une formidable performance. Le rôle de Jenny étant le plus explosif, il ne doit pas laisser oublier la subtilité et la retenue exigées par le personnage de Traude. Pour sa seconde réalisation, Chris Kraus signe un film radical et fort. Il est cependant fort dommage qu’il se soit égaré à développer le douloureux passé de Traude. En effet, cette sous-intrigue irrite et détourne l’attention du spectateur de l’histoire principale au lieu de la nourrir dans son développement. Il est certes bienvenu de découvrir ce qui ronge Traude dans sa chair depuis si longtemps, mais le réalisateur aurait du opter pour la même solution qu’avec le personnage d’Hannah, à savoir choisir de ne pas mettre sa blessure en images. Malgré cela, Quatre Minutes mérite d’avoir enfin trouvé le chemin des grands écrans francais – le film date de 2006 - après un long cheminement et grâce notamment à un certain Luc Besson.