3 From hell

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3 from hell
États-Unis, 2018
De Rob Zombie
Scénario : Rob Zombie
Avec : Richard Brake, Sid Haig, Sheri Moon, Bill Moseley, Jeff Daniel Phillips, Danny Trejo, Dee Wallace
Photo : David Daniel
Musique : Zeuss
Durée : 1h51
Note FilmDeCulte : **----
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La suite des aventures meurtrières de la famille Firefly.

NATURAL BORN KILLERS

Dans le documentaire De Palma de Noah Baumbach et Jake Paltrow consacré au grand Brian, le réalisateur de Pulsions, Blow out et Carrie affirme que “un artiste produit le meilleur entre 30 et 50 ans“. Alors certes cette affirmation n’engage que lui vu le nombre de contre-exemples qu’on pourrait citer (à commencer par De Palma lui-même qui a réalisé son bijou L’Impasse à 53 ans…) mais il s’avère toutefois que cette citation semble coller à la carrière de l’ami Zombie, tant, depuis que le bonhomme a fêté ses 50 printemps, l’inspiration semble l’avoir quitté, recyclant sans génie tout ce qui a fait le sel de son univers et de sa filmographie comme en témoignent son 31 et malheureusement son dernier bébé 3 From hell. Pourtant ce film s’est fait désirer. 14 ans qu’on l’attendait. Et même si la fin de The Devil’s rejects ne laissait que peu d’espoir quant au sort des héros, on espérait au fond de nous les retrouver quand même un jour, au grand complet, afin de faire encore un bout de chemin à leurs côtés. Surtout que Zombie a souvent affirmé qu’il n’en avait pas fini avec eux. Du coup c’est avec une certaine fébrilité qu’on a attendu ce projet, une fébrilité légitime pour une attente qu’on espérait voir récompensée car nourrie par tant d’années de frustration (pour nous spectateurs comme pour lui qui a vu plusieurs de ses projets se casser la gueule malgré certaines annonces). Mais le résultat est désormais là, pouvant être jugé sur pièce, un résultat qu’on attendait pas forcément comme ça…

Retour donc des plus que dépravés Baby, Otis et de l’innénarable Captain Spaulding dans une nouvelle ballade sanglante, cette fois-ci accompagnés du petit dernier Winslow qui intègre la famille comme il peut. Car oui, c’est légèrement au forceps que ce nouveau venu atterri dans l’équipe des rebuts du Diable. Un peu comme l’histoire qu’est venue nous vendre le Rob d’ailleurs. Parce que cette suite de La Maison des 1000 morts et de The Devil’s rejects a bien du mal à mal à trouver la place qui lui est due. En fait, au lieu de la séquelle digne de ce nom qu’on attendait tous, on a aujourd’hui plutôt l’impression de suivre une sorte d’épisode de transition entre The Devil’s rejects et une future suite aussi explosive que les deux premiers opus tant ce 3 From hell est assez pauvre dans ce qu’il raconte, dans sa construction et dans son évolution. Pourtant on y a cru avec cette première partie pouvant annoncer une montée en puissance incroyable remplie de folie et d’une furie qui ne demandera qu’a éclater lors d’un acte final barbare et sans précédent. On y a cru aussi quand on a vu qu’on replongerait avec toujours autant de plaisir dans son univers de rednecks pouilleux, crasseux et totalement grindhouse, un univers à la direction artistique toujours aussi impeccable qui nous fait voyager dans le temps et qui nous retranscrit toujours aussi admirablement une époque, une ambiance, une atmosphère. Mais non, rien n’y fait, le film se déroule sans jamais réussir à nous faire bander, le script avance beaucoup trop sagement sans jamais réussir à nous emmener là où on ne l’attend pas. Bref, la formule semble éculée et la mayonnaise ne prend jamais vraiment. Un peu comme si le réalisateur de Lords of Salem n’avait pas su faire évoluer ses personnages chéris (Sheri Moon et Bill Moseley frôlent par moments la parodie totale de leurs rôles) et encore moins leur donner une aventure digne de ce nom et qu’il se contentait de faire naviguer sa barque dans une certaine zone de confort qui ne lui sied pas si bien au final. En tout cas une chose est sûre, après deux faux pas, on risque de commencer à perdre confiance dans le bonhomme et il va falloir qu’il se retrouve vite aux commandes d’un projet digne de ce nom s’il veut espérer retrouver toute sa superbe d’antan. Mais pour cela il faudra clairement éviter les films anecdotiques qui ne servent pas à grand chose…

par Christophe Chenallet

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