25 novembre 1970, le jour où Mishima choisit son destin

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25 novembre 1970, le jour où Mishima choisit son destin
11.25 Jiketsu no Hi: Mishima Yukio to Wakamonotachi
Japon, 2011
De Koji Wakamatsu
Scénario : Koji Wakamatsu
Avec : Shinobu Terajima
Durée : 2h00
Sortie : 27/11/2013
Note FilmDeCulte : **----
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Si nous estimons qu’il est si important de vivre avec dignité, comment ne pas accorder la même valeur à la mort ? Aucune mort n’est jamais futile.e. » Yukio Mishima Le 25 novembre 1970, un homme s’est donné la mort dans le quartier général du commandement de l’armée japonaise à Tokyo. Il laissait derrière lui une longue liste de chef-d’œuvres littéraires et une controverse qui ne s’est jamais éteinte. Cet homme s’appelait Yukio Mishima, un des romanciers les plus célèbres et les plus respectés du Japon. Avec quatre membres de son armée personnelle, la Tatenokai, Mishima avait pris en otage le commandant du quartier général. S’adressant aux soldats rassemblés dans la cour, il leur demanda de l’aider pour renverser le régime et restaurer le pouvoir de l’Empereur. Lorsque les soldats commencèrent à se moquer de lui, il interrompit son discours et se retira dans le bureau du commandant pour commettre le seppuku, le suicide rituel du samouraï, en s’ouvrant le ventre avant d’être décapité par un de ses hommes. Que voulait exprimer Mishima à travers ses derniers actes ? Qu’a-t-il vu avant de mourir ?

Plus de quarante ans (!) après sa première apparition à Cannes, le vétéran japonais Koji Wakamatsu a fait son retour sur la Croisette avec 25 novembre 1970, le jour où Mishima choisit son destin. Dommage que ce retour se fasse avec un film aussi faible. Seppuku de Mishima, cerisiers en fleurs, plans sur le Mont Fuji. Malgré les apparences, n'attendez (évidemment) pas de Wakamatsu une carte postale du Japon. Le cinéma enragé du cinéaste ne s'exprime jamais mieux que lorsqu'il avance masqué. Wakamatsu a débuté dans le pinku eiga (le film érotique), et s'est servi, comme il l'a expliqué, du genre comme d'un Cheval de Troie. A travers ses œuvres, de Quand l'embryon part braconner aux Secrets derrière le mur, il porte un regard acéré sur les rapports de pouvoir, ou les traumas du Japon d'après-guerre. Wamatsu n'est jamais meilleur que sous la contrainte. Contrainte de décor, détournement du noir & blanc, utilisations d'images d'archive pour pallier les limites des budgets ridicules de son cinéma guerilla. A l'image de ses films érotiques qui cachent un message bien plus fort que prévu, le cinéma de Wakamatsu se faufile envers et contre tout, comme une eau qui s'infiltre partout et qu'on ne peut arrêter. Qu'est-ce qui cloche dans 25 novembre 1970, le jour où Mishima choisit son destin ? Sa simplicité, peut-être. Le titre annonce la couleur et en détails. Wakamatsu n'a rien à renverser et avance, très lentement, empaillant Mishima qui passe son temps à déclamer fastidieusement comme un robot. Plus aucune trace de son art de la métaphore, celui qui troublait des films aussi singuliers que Piscine sans eau. 25 novembre 1970 est clair, trop clair, à l'image de sa mise en scène transparente et ternissime. Curieux paradoxe de voir un cinéaste révolté rencontrer un sujet de révolte avec aussi peu de flamme.

par Nicolas Bardot

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