13 Tzameti
France, 2005
De Gela Babluani
Scénario : Gela Babluani
Avec : Georges Babluani, Pascal Bongard, Augustin Legrand, Philippe Passon, Jo Prestia, Aurélien Recoing
Durée : 1h33
Sortie : 08/02/2006
Quelque part, dans un endroit reculé au bord de la mer, Sébastien, 22 ans, répare le toit d'une maison. Le propriétaire meurt d'une overdose après avoir reçu une étrange convocation censée lui rapporter beaucoup d'argent. Sébastien récupère l'enveloppe et décide de prendre sa place. Commence pour lui un jeu de piste qui le mènera jusqu'à un huis clos clandestin, un monde cauchemardesque où des hommes parient sur la vie d'autres hommes...
TREIZE À LA DOUZAINE
Cas d’école de la bonne idée de court métrage, étirée et distendue jusqu’à se vider de sa substance pour cadrer avec la durée salle, 13 Tzameti est un gâchis constant, irracontable puisque sans autre valeur narrative que son tournant, à mi-chemin. Et pourtant, qu’en dire d’autre? A part cet embryon d’histoire, qu’y a-t-il à tirer du premier film de Gela Babluani? Dont acte: après qu’un interminable prologue franco-géorgien nous a passablement barbé, l’improbable héros de ce trop évident aspirant film choc et culte, drapant sa nullité formelle d’un noir et blanc prétentieux, se retrouve, un peu par hasard (on vous passe les détails du coup de vent providentiel), au beau milieu d’une sale affaire. A savoir: jeu de piste sans génie, voitures forcément noires, défilé de sales gueules patibulaires mais presque, et dernière maison sur la gauche, au fond des bois. Là, douze autres participants à un jeu de la mort et du hasard: une sorte de PMU de la roulette russe. Belle idée, sur le papier – seule idée, en fait, de ce 13 Tzameti. Voilà donc nos macabres turfistes pariant sur leurs poulains et leurs voyages au bout de l’enfer, leurs rondes de mort saccadées. Tout ça pour quoi? Oh, trois fois rien: une réflexion sur le voyeurisme, bien sûr, pas très poussée parce que difficilement légitimée, des comédiens à tronches et en forme (une pensée pour Aurélien Recoing qui, décidément, de l’éthéré Orlando Vargas au futur et catastrophique Fantômes, joue dans tout et n’importe quoi) et des regrets à n’en plus finir. En tête desquels, le suivant: l’hypothèse d’un remake en court métrage paraît fort inenvisageable. Dommage.
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Aussi étonnant que cela puisse paraître, 13 Tzameti a récolté au festival de Venise 2005 le Lion du futur, Prix de la meilleure première œuvre.