Wolfman

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Wolfman
The Wolfman
États-Unis, 2010
De Joe Johnston
Scénario : Andrew Kevin Walker, David Self
Avec : Emily Blunt, Benicio Del Toro, Anthony Hopkins, Hugo Weaving
Photo : Shelly Johnson
Musique : Danny Elfman
Durée : 1h39
Sortie : 10/02/2010
Note FilmDeCulte : ***---
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Lawrence Talbot est un aristocrate torturé que la disparition de son frère force à revenir au domaine familial. Contraint de se rapprocher à nouveau de son père, Talbot se lance à la recherche de son frère... et se découvre une terrible destinée.

WHO LET THE DOGS OUT ?

De tous les monstres mythiques du bestiaire cinématographique fantastique, le loup-garou est la légende la moins bien lotie, la parabole la moins populaire, le mythe qui n’a jamais connu une seule aventure ou une seule pièce maîtresse faisant l’unanimité. Même les fameux Hurlements ou Le Loup-Garou de Londres possèdent autant de défenseurs que de détracteurs. Et ce n’est pas encore avec ce film qu’il arrêtera de rougir de la comparaison avec la filmographie mieux fournie de son cousin la chauve-souris humaine ni qu’il sortira les oreilles hautes et la queue fière du bois où il se terre depuis The Wolf Man de George Waggner en 1941, dont nous suivons aujourd'hui la relecture. D’abord promis à un Mark Romanek en peine de nouveaux projets, c’est finalement à Joe Johnston ( Ciel d’Octobre, Jurassic Park 3) qu’incombe la difficile tâche de récupérer l’entreprise (heureusement pour nous que le projet n'a pas écopé de la fainéantise incompétente d’un faiseur à la Brett Ratner) et de mener à bon port la barque branlante d’une mythologie souvent écorchée, bafouée et désormais reléguée au rang de monstre de foire sanguinolent. Avec l'aide des scénaristes Andrew Kevin Walker (qui, après Sleepy Hollow, signe son deuxième exercice gothique) et David Self (Les Sentiers de la perdition), qui pondent un scénario quelque peu inoffensif et aux griffes un peu trop limées, le réalisateur de Rocketeer et d'Hidalgo n'a plus qu'à trousser un film qui se doit de redorer le blason de la créature. Et nous spectateurs d’espérer que son travail s'orientera plus vers les relectures du Dracula de Coppola et du Frankenstein de Branagh que de La Momie de Sommers.

LOUP Y ES-TU ?

Film qui joue à la fois sur les tableaux de l'épouvante, du fantastique, du romantique et de l'horreur, Wolfman possède avant tout un atout de choix dans son jeu : sa courte durée. Car cette nouvelle version du poilu craignant les balles d'argent a le mérite de ne pas chercher l’idée originale (et souvent ratée) prompte à rallonger et surcharger inutilement un scénario déjà complet mais de simplement prendre source dans l'une de ses meilleures bases, sans faux détour. Un véritable point positif, tant les productions actuelles on tendance à étirer inutilement leurs scripts. Mais cette initiative a aussi son revers de médaille car elle a pour effet direct de survoler la thématique première de l'imprécation, qui ne devient quasiment plus qu'un prétexte. Du coup, on se retrouve vite fait à devoir apprécier une œuvre très joliment exécutée (même si la mise en scène s’acoquine malheureusement de quelques effets de montage qui ne sont pas toujours de meilleur goût) et qui ne lésine pas sur l’hémoglobine (l'autre gros point positif du film), où s'enchaînent rebondissements classiques et suite logique d'évènements entre deux transformations offertes par les nouvelles technologies, sans pour autant pousser la réflexion sur la grande figure tragique et sa malédiction fatale. Un constat regrettable qui plonge le film dans le créneau de simple produit de divertissement, malgré toute la bonne volonté d'un Benicio Del Toro qui pourrait prétendre rejoindre les Boris Karloff, Bela Lugosi et autres Lon Chaney Jr au panthéon des incarnations. Et même s'il n'est pas de la trempe de ces vulgaires productions uniquement bonnes à grossir les rangs d’une filmographie éclopée, Wolfman n'arrive quand même pas à trouver suffisamment de corps pour rejoindre la race des films qui font date, et ce pour notre plus grand regret. Reste donc cette œuvre prometteuse mais bancale habillée d'une certaine caution fantastique et d'une petite tragédie familiale à la Shakespeare, plus modeste que prévu et sans habillage disgracieux, prenant racine dans une Angleterre victorienne (le décor qui sied le mieux à la malédiction), et qui va directement à l'essentiel. Mais pour la fresque légendaire et profonde, il faudra repasser.

par Christophe Chenallet

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