Vice
États-Unis, 2019
De Adam McKay
Scénario : Adam McKay
Avec : Amy Adams, Christian Bale, Steve Carell, Sam Rockwell
Photo : Greig Fraser
Musique : Nicholas Britell
Durée : 2h12
Sortie : 13/02/2019
Fin connaisseur des arcanes de la politique américaine, Dick Cheney a réussi, sans faire de bruit, à se faire élire vice-président aux côtés de George W. Bush. Devenu l'homme le plus puissant du pays, il a largement contribué à imposer un nouvel ordre mondial dont on sent encore les conséquences aujourd'hui…
WESH WESH LES AMIS
Avec son amusant carton d'introduction qui n'est pas sans rappeler celui de...500 jours ensemble, Vice annonce un ton de petit malin mais le film est loin d'être aussi malin qu'il le croit. À l'inverse, la longue séquence pré-générique qui suit est tout à fait sérieuse et, petit à petit, on a l'impression d'être devant une oeuvre qui serait à moitié celle d'un (sous-)Oliver Stone - ou celui de W. quoi...et encore, même ce dernier est supérieur - avec cette volonté rageuse d'exposer les horreurs des coulisses, le mensonge, et ce recours à un montage impressionniste parfois, ces vues de l'esprit, et à moitié celle d'un youtubeur, trop occupé à faire dans l'insert comique et l'effet de style lourdingue pour proposer une vraie substance. Sincèrement, au bout du 5098765ème arrêt sur image avec zoom numérique et voix off distanciée, la colère qui anime le film semble être davantage celle d'un membre de la Ligue du LOL que celle d'un artiste. On est plus proche du meme Twitter "freeze frame, record scratch : yup. that's me. so you're probably wondering how I got myself into this situation" que des Affranchis. À l'instar de ce narrateur donc, qui surexplique la moindre chose comme si McKay racontait toujours quelque chose d'aussi complexe que la bourse (spoiler : ce n'est pas le cas), le film enfonce les portes ouvertes et s'avère finalement inutile, comme un documentaire de Michael Moore, période récente et faible, en fiction et en plus odieux encore.