The Hunt
États-Unis, 2019
De Craig Zobel
Scénario : Nick Cuse, Damon Lindelof
Avec : Betty Gilpin, Hilary Swank
Photo : Darran Tiernan
Musique : Nathan Barr
Durée : 1h30
Sortie : 22/06/2020
Sur fond d’obscure théorie du complot sur internet, un groupe de dirigeants se rassemble pour la première fois dans un manoir retiré, afin de se divertir en chassant de simples citoyens américains. Mais leurs sombres desseins vont être mis en péril par Crystal, une de leurs proies, capable de les battre à leur propre jeu. La jeune femme renverse les règles, et abat un par un les chasseurs qui la séparent de la mystérieuse femme qui tire les ficelles de ce passe-temps macabre.
UN CHASSEUR SACHANT CHASSER
Jason Blum, le producteur infaillible au mantra basé sur des High concept, Low budget, s’acoquine aujourd’hui avec, soyons honnête, un Low concept. Parce que bon, le coup de la chasse à l’homme c’est quand même pas bien nouveau. Des Chasses du comte Zaroff à Chasse à l’homme de John Woo avec Van Damme en passant par Le Prix du danger de Yves Boisset ou encore avec le récent Bacurau, c’est pas comme si le genre était avare en la matière. Mais bon ne lui en voulons pas, la thématique peut proposer quand même quelques réjouissances et on sait que quand le bonhomme laisse les pleins pouvoirs à ses équipes, certains peuvent accoucher d’un métrage honnête et plutôt distrayant. D’autant que le bonhomme s’octroie ici les services des duettistes Damon Lindelof et Nick Cuse au scénario, qui nous ont pondu et/ou showrunné les séries The Leftovers et Watchmen. Du lourd, même s’il ne faut pas oublier que, derrière la superbe réputation dont jouit Lindelof actuellement, il a aussi participé aux scripts des peux fameux Cowboys et envahisseurs, Prometheus et World war Z… Bref, aujourd’hui, tout ce petit monde s’est donc associé en ramenant le réalisateur Craig Zobel (Compliance) dans le giron pour nous offrir une petite série B qui se complait dans le genre et qui veut juste profiter de sa stature pour proposer un divertissement joyeusement cruel ne se prenant pas au sérieux ainsi qu’un passe-temps roublard avec une bonne dose d’humour noir. Et en cela on peut dire que le pari est plutôt réussi, The Hunt compilant à merveille ces trois ingrédients durant sa petite heure et demi syndicale. Mais fatalement c’est aussi ce qui crée ses propres limites. Car avec ce pitch simple et sans fioriture il ne faudra pas s’attendre à trouver quelque chose de vraiment profond, d’avant-gardiste ou même de frondeur même si on tente de nous faire croire le contraire avec la présence de petites piques grossières et balancées sans aucune finesse contre les démocrates électeurs de Trump, les fake news, les conspirationnistes, etc. (oui le film se place bien dans l’air du temps). Pas grave, le spectacle sympathiquement gore qu’on pourrait parfois comparer à celui de la saga Destination finale est au rendez-vous c’est déjà bien suffisant. Contrat rempli Mr Blum…