Sin City: j'ai tué pour elle
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Sin City: A Dame to Kill For
États-Unis, 2014
De Frank Miller, Robert Rodriguez
Scénario : Frank Miller
Avec : Jessica Alba, Josh Brolin, Joseph Gordon Levitt, Eva Green, Mickey Rourke, Bruce Willis
Sortie : 17/09/2014
Dans une ville où la justice est impuissante, les plus désespérés réclament vengeance, et les criminels les plus impitoyables sont poursuivis par des milices. Marv se demande comment il a fait pour échouer au milieu d'un tas de cadavres. Johnny, jeune joueur sûr de lui, débarque à Sin City et ose affronter la plus redoutable crapule de la ville, le sénateur Roark. Dwight McCarthy vit son ultime face-à-face avec Ava Lord, la femme de ses rêves, mais aussi de ses cauchemars. De son côté, Nancy Callahan est dévastée par le suicide de John Hartigan qui, par son geste, a cherché à la protéger. Enragée et brisée par le chagrin, elle n'aspire plus qu'à assouvir sa soif de vengeance. Elle pourra compter sur Marv… Tous vont se retrouver au célèbre Kadie's Club Pecos de Sin City…
LE BIEN ET LE MALE
Neuf ans ont passé depuis le premier Sin City, petite bombe graphique sélectionnée en compétition lors du Festival de Cannes, objet culte entre le comics animé et le cinéma en prises de vue réelles, qui avait beaucoup impressionné à son époque (y compris votre serviteur). A part la volonté d'amasser quelques dollars de plus, on ne comprend pas bien ce qui a poussé Robert Rodriguez et Frank Miller à se replonger dans l'aventure, surtout qu'ils vont artificiellement relier les deux opus, comme s'ils avaient eu conscience que l'arc principal - l'histoire de Dwight McCarthy - n'étais pas assez travaillé pour tenir la distance d'un long métrage. Bien sûr, on ressent la volonté de rester dans le registre du Pulp, avec tous les clichés du genre, mais la narration toussote, cherche son ton, ne parvenant pas à créer une passerelle émotionnelle entre les différents récits qui tienne la route, autre qu'un goût prononcé pour les courbes féminines et la castagne.
Il y a quelques beaux moments iconiques dans le film, quand Dwight et Marv affrontent Manute, l'homme de main d'Ava Lord, ou quand Miho entre enfin en action avec ses katanas, mais les effets numériques paraissent souvent cheap à l'écran, mal intégrés à l'ensemble, et, parfois, d'une surprenante laideur. On passera sous silence le machisme d'un film où les femmes sont toutes des putes ou des mantes religieuses matées par des hommes qui en ont - on nous opposera qu'elles sont des femmes d'action qui mènent les mâles par le bout du sexe, ce qui est vrai. Mal écrit, pas toujours bien joué, très inégal, Sin City - j'ai tué pour elle ne retrouve jamais l'âme noire de son aîné, cette atmosphère dépressive qui collait à l'écran et donnait de la profondeur à l'ensemble. Le film a fait un four aux États-Unis. Pas sûr que cela soit immérité.
