Présumé coupable
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France, 2011
De Vincent Garenq
Scénario : Vincent Garenq
Avec : Raphaël Ferret, Noémie Lvovsky, Philippe Torreton, Wladimir Yordanoff
Photo : Renaud Chassaing
Durée : 1h42
Sortie : 07/09/2011
Le paisible huissier Alain Marécaux est subitement placé en garde à vue. La justice l’accuse d’avoir violé ses enfants…
PAPA M’A VIOLER
Le rouleau compresseur de l’injustice s’incarne chez Vincent Garenq par une mise en scène sèche et ascétique. Pas de musique, une caméra épaule académique mais toujours efficace, et une narration implacable, en scansion, qui colle au point de vue d’Alain Marécaux et personne d’autre. Le futur acquitté d’Outreau est joué assez merveilleusement par Philippe Torreton, qui réussit une transformation totale, à l’américaine : vingt-sept kilos de perdus – dans une scène, il ressemble à un squelette. Le gouffre kafkaïen dans lequel son personnage plonge est prenant, incroyablement révoltant. Mais la rigueur narrative du film ne permet pas de pleinement disséquer l’engrenage : la validation de l’instruction par d’autres personnes que Fabrice Burgaud est juste esquissée. Sur le plan de la mise en scène, en restant toujours à la même distance, sur la même note, Garenq se refuse de véritables saillies cinématographiques qui auraient été les bienvenues. Heureusement, il a l’intelligence d’éviter le plus gros poncif du genre : clore son film sur l’obligatoire plan documentaire du vrai Alain Marécaux.
