Planetarium
France, 2016
De Rebecca Zlotowski
Scénario : Robin Campillo, Rebecca Zlotowski
Avec : Lily-Rose Depp, Natalie Portman
Durée : 1h45
Sortie : 16/11/2016
Paris, fin des années 30. Kate et Laura Barlow, deux jeunes mediums américaines, finissent leur tournée mondiale. Fasciné par leur don, un célèbre producteur de cinéma, André Korben, les engage pour tourner dans un film follement ambitieux. Prise dans le tourbillon du cinéma, des expérimentations et des sentiments, cette nouvelle famille ne voit pas ce que l'Europe s'apprête à vivre.
PLANÈTE TERREUR
"Mais y'a rien sur ces images !" : cette réplique entendue dans Planétarium tend le bâton pour battre le film. La séquence en question constitue une drôle de mise en abyme durant laquelle on contemple des images vides, vides comme le nouveau long métrage de Rebecca Zlotowski. Spiritisme, expérimentations de cinéma, tourbillon de l'Histoire : les ingrédients de Planétarium sont séduisants et prometteurs. Le film, pourtant, ne fonctionne strictement jamais, de sa première à sa dernière séquence. L'écriture complètement décousue semble rafistolée par un montage poudre aux yeux qui donne le sentiment de déambuler dans un labyrinthe où tout le monde est perdu, des deux côtés de l'écran. De cette magie (les deux héroïnes sont mediums), on ne voit rien - mais la mise en scène ne semble jamais se demander comment le spectateur peut y croire. Elle ne semble d'ailleurs jamais se demander quoi que ce soit : l'image est juste très vaguement léchée pour faire joli, quitte à être aussi creuse et désincarnée que ses personnages.
Natalie Portman erre, comme dans une bonne partie de sa filmo post-Oscar. Lily-Rose Depp somnole, comme dans le déjà tartignole La Danseuse il y a quelques mois. Toutes les tentatives mystérieuses de Planétarium passent par le dialogue explicatif - un aveu d'échec. Déjà très (trop) généreusement couvée par Cannes après deux premiers films qu'on avoue avoir trouvé sans grand intérêt, Rebecca Zlotowski n'a cette fois pas été invitée à la fête (surprenant puisque ce genre de "chéri(e) cannois(e)" à la mode, avec casting pour tapis rouge, est généralement convié même quand le film est épouvantable), et échoue à chaque seconde avec ce kouglof d'une nullité glaçante. C'est parfois la force d'un film de ne pas avoir de réponse toute faite à la question "mais de quoi ça parle ?". Ca l'est moins lorsqu'on passe 108 minutes à brasser du vent et à donner envie au spectateur de se pendre d'ennui.